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Gianni Infantino fait face à la fronde qui monte

Publié le 26.02.2020

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Football » Le Suisse est à la tête de la FIFA depuis quatre ans, mais ses méthodes sont loin de faire l’unanimité.

A la tête de la FIFA depuis quatre ans et réélu par acclamation en juin dernier, Gianni Infantino estime avoir les coudées franches pour poursuivre ses projets à marche forcée. Mais il doit faire face à une fronde de plus en plus vive de la part des confédérations. Mondial élargi de 32 à 48 équipes dès 2026, Coupe du monde des clubs à 24 équipes en 2021, doublement des aides versées aux fédérations, réforme des transferts... Gianni Infantino (49 ans) n’a pas chômé depuis qu’il a succédé le 26 février 2016 à Sepp Blatter, en plein scandale de corruption.

«Infantino a une vision claire de ce qu’il veut réaliser, c’est un homme de projets», analyse un habitué des réunions au siège de la FIFA à Zurich. «Mais parfois ses projets sont extrêmement disruptifs. De plus, il a une manière de procéder qui ne recueille pas l’unanimité car il avance en testant publiquement ses idées», ajoute ce cadre du football mondial. Illustration avec le projet de voir le Qatar coorganiser le Mondial 2022 avec ses voisins malgré un conflit géopolitique. «C’était une fausse bonne idée, alors que sur le Mondial des clubs à 24 équipes il est passé en force malgré l’opposition de l’UEFA», ajoute ce même spécialiste.

Face aux velléités des acteurs privés de s’emparer des grandes compétitions et face à l’influence grandissante des clubs les plus riches qui veulent redessiner à leur profit la Ligue des champions, Infantino, tel un joueur d’échecs, avance ses pions, dans un monde où politique et ego l’emportent souvent sur le sport. Mais, même si le Valaisan a été réélu sans opposition, ses projets, mais surtout son manque de concertation et de transparence déplaisent. Cela a provoqué le courroux à la fois du président de l’UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin, et de son homologue de la Confédération sud-américaine, le Paraguayen Alejandro Dominguez. La Confédération africaine (CAF) et son président malgache Ahmad Ahmad, accusés d’une gestion financière peu rigoureuse, viennent aussi de s’opposer à la tutelle de la FIFA, en refusant de prolonger le mandat de Fatma Samoura qui supervisait la CAF depuis six mois. «Tous les coups sont permis, personne ne se fait de cadeaux, les relations sont tendues», confirme Raffaele Poli, qui dirige l’Observatoire du football au Centre international d’étude du sport (CIES), à Neuchâtel. ats

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