La Liberté

Le foot anglais, pansement de la nation

Publié le 15.06.2020

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Football » Dans un des pays les plus touchés par le Covid-19 et loin d’être déconfiné, la Premier League va reprendre mercredi.

Cette reprise est fortement encouragée par le gouvernement. Celui-là même qui critiquait en début de pandémie le refus de baisse de salaire des joueurs. La Grande-Bretagne a dépassé cette semaine les 40 000 morts liés au coronavirus, selon l’Office national de la statistique, et le gouvernement a reporté à septembre ses projets de réouverture complète des écoles. Mercredi, pourtant, le ballon rond reprendra ses droits dans sa mère patrie pour 92 matches de championnat et 7 de Coupe d’Angleterre en un peu moins de sept semaines, avec une programmation assurant une présence quasi quotidienne.

Le mois dernier, le premier ministre Boris Johnson avait estimé que le retour du championnat sur les écrans – les rencontres restant à huis clos – offrirait «un coup de pouce bien nécessaire au moral national» en ces temps de crise.

L’exécutif a d’ailleurs fortement poussé pour qu’un gros tiers des matches du championnat à disputer soit retransmis sur des chaînes accessibles sans abonnement. Car le football occupe «une place spéciale dans notre vie nationale», avait estimé Oliver Dowden, le secrétaire d’Etat aux Sports. Un joli revirement par rapport aux débuts de la pandémie où la Premier League était moins en odeur de sainteté.

Début avril, alors que les clubs découvraient la chute brutale de leurs revenus liée à l’arrêt de la compétition, de grandes institutions comme Tottenham ou Liverpool avaient voulu utiliser le programme de chômage partiel mis en place par l’exécutif pour une partie de leur personnel non joueur. Une mesure destinée à protéger l’emploi et qui prenait en charge 80% du salaire mensuel à concurrence de 2500 livres (2788 euros) par salarié. Un geste très mal perçu venant de clubs largement bénéficiaires après une saison où ils s’étaient affrontés en finale de la Ligue des champions.

Les footballeurs n’ont guère apprécié cette intrusion du politique dans leur sport. L’ailier de Crystal Palace, Andros Townsend, avait accusé le ministre de la Santé de chercher à «détourner l’attention» du sous-financement du NHS (le système de santé local).

Plus de deux mois plus tard, la polémique est retombée. Et les ballons s’apprêtent à rouler. Mieux, l’insistance du gouvernement pour rendre certains matches visibles par tous pourrait constituer une bénédiction pour le football anglais à terme. Pour la première fois depuis la création de la Premier League, en 1992, la BBC diffusera 4 rencontres, alors que le nouvel entrant Amazon Prime et la chaîne gratuite de Sky offriront aussi des matches sans abonnement. Cette large exposition pourrait bien raviver la flamme entre le football et son public. ATS

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