La Liberté

Le match piège par excellence

Avec probablement Yvon Mvogo dans la cage, la Suisse affronte l’Islande ce soir en Ligue des nations

Publié le 15.10.2018

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Ligue des nations » Après trois victoires en 1979, en 1995 et en 2012, la Suisse tentera la passe de quatre ce soir en Islande (20 h 45). Mais pour sa troisième rencontre dans cette nouvelle Ligue des nations, la Suisse court bien le risque de se prendre les pieds dans le tapis.

Ce match au Laugardalsvöllur de Reykjavik, un stade ouvert aux quatre vents, survient trois jours seulement après la défaite 2-1 contre la Belgique. Les Suisses n’auront sans doute pas eu le temps de digérer la rencontre de Bruxelles, ni d’encaisser un choc climatique. Entre Bruxelles et Reykjavik, l’écart entre les températures dépasse, en effet, les vingt degrés.

Le piège semble parfait, d’autant que l’adversaire sera en quête de rachat. Humiliée le mois dernier à Saint-Gall avec une défaite 6-0 qui a fait tache, l’Islande a perdu beaucoup de son crédit. Mais depuis jeudi soir et le nul 2-2 ramené de Guingamp face aux champions du monde français, les Islandais ont retrouvé la foi.

«Si nous évoluons dans le même registre que jeudi, nous aurons une chance de gagner contre la Suisse», assure Erik Hamren, ce Suédois de 61 ans qui fut, de 2010 à 2016, à la tête de sa sélection avant de relever le défi islandais depuis la mi-été. On lui demande de surfer sur l’euphorie suscitée par les qualifications pour l’Euro 2016 et la Coupe du monde 2018. On rappellera que la présence de l’Islande – un pays peuplé seulement de 360 000 habitants – à ces deux tournois est extraordinaire dans le vrai sens du terme.

Enjeu pour la Suisse

Pour la Suisse, l’enjeu est également évident: seule une victoire donnera du sens aux deux matches du rassemblement de novembre, le 14 contre le Qatar à Lugano, et le 18 contre la Belgique à Lucerne. Pour que ce dernier match ne soit pas une simple rencontre amicale, la Suisse doit revenir d’Islande avec les trois points.

Dans ce cas, une victoire 1-0 contre les Diables rouges lui ouvrira les portes en juin prochain du premier Final Four de la Ligue des nations. En revanche, si les choses tournent mal à Reykjavik, cette semaine de novembre à Lugano et à Lucerne s’apparentera à un véritable pensum pour la grande majorité des internationaux. Le risque de les voir privilégier l’intérêt de leur club sera alors réel.

Malgré ses silences, on croit savoir que Vladimir Petkovic offrira à Yvon Mvogo sa première titularisation avec l’équipe de Suisse. Le Fribourgeois jouera gros dans la mesure où il doit se profiler vraiment dans la hiérarchie des gardiens. Derrière Yann Sommer et Roman Bürki, il lui revient de démontrer à Reykjavik qu’il possède quelque chose de plus que Gregor Kobel, David von Ballmoos et Jonas Omlin.

Désireux sans doute avec cette titularisation en Islande de «lier» pour toujours le destin d’Yvon Mvogo à celui de l’équipe de Suisse, Vladimir Petkovic pourrait également lancer dans la bataille Florent Hadergjonaj, que Bernard Challandes rêve d’aligner avec le Kosovo. Aligner le Bernois de Huddersfield ne serait pas un choix déraisonnable après les dernières performances de Michael Lang. Très décevant lors du huitième de finale de la Coupe du monde contre la Suède, le Saint-Gallois n’a pas vraiment marqué des points à Bruxelles. Au point de faire regretter non pas l’absence de Stephan Lichtsteiner mais bien celle de Kevin Mbabu.

Sans jouer, le Genevois a été l’un des grands gagnants du match en Belgique. Même si son vécu en équipe de Suisse se limite à une seule sélection, Kevin Mbabu est d’ores et déjà irremplaçable. ATS


 

Vladimir Petkovic: «Nous n’aurons aucune excuse»

«Ce ne sera pas le même match qu’à Saint-Gall. L’Islande a retrouvé une grande partie de ses moyens.» Vladimir Petkovic le sait: ce n’est pas une partie de plaisir qui attend son équipe ce soir. «Nous n’aurons eu qu’un seul entraînement depuis vendredi pour préparer cette rencontre, explique le coach national. Le timing est donc extrêmement serré, mais il ne doit pas nous servir d’excuse. Nous devons être prêts à faire face à une telle situation.»

Le «Mister» n’a rien dévoilé quant à ses intentions. Il n’en demeure pas moins que la titularisation d’Yvon Mvogo semble acquise. Il semble aussi que Mario Gavranovic, buteur à Reykjavik lors de la dernière victoire de l’équipe de Suisse en Islande en 2012 et bien sûr vendredi à Bruxelles, devrait débuter à la pointe de l’attaque, même si Haris Seferovic bénéficie de la confiance presque aveugle du sélectionneur. Mais après sa performance de vendredi contre la Belgique, le conserver dans le «onze» de départ semble improbable.

Présent aux côtés de Vladimir Petkovic pour cette traditionnelle conférence de presse d’avant-match, Xherdan Shaqiri s’est porté au secours de Haris Seferovic à la question de savoir si la Suisse avait besoin d’un Romelu Lukaku pour gagner des grands matches. «Cette question n’a pas de sens, affirme le joueur de Liverpool. Nous avons des attaquants de valeur dans notre équipe. N’oubliez pas que nous avons affronté à Bruxelles, l’équipe qui figure à la première place du classement FIFA, et que la tâche qui nous était dévolue n’était pas évidente. Non, nous n’avons pas besoin d’un Lukaku, d’autant plus que nous avons des attaquants au sein de la relève qui vont bientôt mettre le nez à la fenêtre.» ATS

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11