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A-t-on tué les derbies?

En affrontant six fois Berne, Genève ou Lausanne en qualifications, Gottéron enchaîne les belles affiches. Au point que ces affrontements perdent de leur saveur? Raphaël Berger, Chris Rivera et Caryl Neuenschwander livrent leurs impressions.

Suspendu ce week-end, Chris Rivera devra attendre la semaine prochaine pour affronter Berne. © LIB
Suspendu ce week-end, Chris Rivera devra attendre la semaine prochaine pour affronter Berne. © LIB

Chris Geiger

Publié le 16.11.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Fribourg-Gottéron reçoit ce soir Berne pour la... quatrième fois de la saison déjà, et ce une semaine après s'être déplacé dans la capitale pour affronter ces mêmes Ours. Car depuis la saison 2006-2007, le championnat de Suisse a créé une formule avec trois groupes régionaux de quatre équipes (voir ci-contre) afin de gonfler le nombre de journées (de 44 à 50) et se rapprocher des standards européens, voire mondiaux.

Alors y a-t-il une forme de lassitude qui se dégage de ces affrontements à répétition (six fois contre chaque adversaire de la poule)? «A l’échelle de la Suisse, tous les matches ou presque pourraient être des derbies. Il y a une utilisation erronée de ce terme, explique Raphaël Berger, le directeur général des Dragons. A mes yeux, le vrai derby est contre Berne. Dans une moindre mesure, le derby romand est contre Lausanne.»

Si la réception de Genève le 3 octobre dernier n’avait attiré que 4962 spectateurs, plusieurs paramètres pouvaient expliquer cette faible affluence. «C’était une rencontre en semaine et il y avait notamment aussi la concurrence de la Champions League, poursuit Raphaël Berger. Alors, peut-être que recevoir trois fois Servette, c’est trop. Mais certainement pas Berne. Les derbies des Zaehringen attirent toujours autant (guichets fermés le 7 octobre dernier, ndlr).»

Moins de tension, mais moins de piquant

«La bonne nouvelle pour nous, c'est que les émotions chez les fans se sont un peu calmées. D'un point de vue de la sécurité, ces matches sont plus faciles à gérer», relève encore le directeur général de Gottéron. La nouvelle compétitivité affichée par les Dragons ces dernières années explique cette atmosphère moins chaude. «Avant, c’était davantage David contre Goliath. L’équilibre des forces et la néo-concurrence entre les deux clubs ont fait que le derby ait un peu perdu de piquant.»

Quid des aspects financier et sportif? «Il y a évidemment des enjeux économiques pour les club avec les trois rencontres supplémentaires à domicile. Mais il y a aussi une plus-value pour les abonnés qui ont davantage de matches auxquels assister, détaille le directeur général de Gottéron. Quant à l’équité sportive, elle dépend des cycles des formations. Ces dernières années, affronter davantage de fois des écuries compétitives comme Berne et Genève n’était pas un cadeau. Cette saison, ce sont nos adversaires qui ne doivent pas être contents.»

Du côté des joueurs fribourgeois, Chris Rivera apprécie ces rencontres électriques face à Berne: «C’est le derby le plus chaud auquel j’ai participé.» Même son de cloche du côté de Caryl Neuenschwander, lequel a la particularité d’avoir porté les deux tricots. «Il y a plus d’ambiance et plus de monde à la patinoire, souligne le numéro 9 de Gottéron. Dans le temps, il y avait plus de tensions. Ca s’est un peu perdu au fil des années depuis qu’on joue six fois.» Une tendance à infirmer samedi dans la capitale.

L'avis de Caryl Neuenschwander:

L'avis de Chris Rivera:

Les groupes régionaux:
Ouest - Genève, Lausanne, Gottéron, Berne
Centre - Bienne, Langnau, Zurich, Kloten 
Est - Zoug, Ambri, Lugano, Davos

Au vu des forces en présence, Ambri s'en tire particulièrement mal, au contraire de Zurich.

 

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