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Côté suisse, la parole est à la défense

Après quatre matches, six des huit défenseurs helvétiques ont trouvé le chemin des filets aux mondiaux

Publié le 20.05.2023

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Hockey sur glace » Avec seulement deux buts encaissés en quatre matches, la Suisse présente la meilleure défense du championnat du monde. Articulée autour de joueurs polyvalents, elle bénéficie aussi du travail spécifique avec Tommy Albelin.

Parler de l’équipe de Suisse à Riga, c’est évoquer les attaquants de NHL. Fiala, Hischier, Malgin et Niederreiter ont aspiré la lumière. Logiquement, serait-on tenté d’écrire, compte tenu de leur pedigree. Et même si Moser et Siegenthaler font aussi partie de la sélection, on a peut-être tendance à moins regarder le travail de l’arrière-garde. Or les défenseurs suisses ont presque tous inscrit leur nom au tableau des buteurs. Après quatre matches, ils sont six sur huit à avoir trouvé le fond du filet. Jeudi soir face à la Slovaquie, Siegenthaler et Marti ont scoré, comme pour valider le travail effectué avec Tommy Albelin, le Suédois adjoint de Patrick Fischer.

Coach révéré

A 58 ans, l’ancien défenseur des New Jersey Devils est un coach révéré dans le milieu. Après avoir disputé plus de mille matches en NHL, remporté deux Coupes Stanley et une médaille d’or mondiale, Albelin n’a pas besoin de trop hausser le ton pour être entendu. «Quand tu as un coach qui a plus de mille matches de NHL, il y a de quoi l’écouter, appuie Romain Loeffel. Et il en impose tout simplement dans sa manière d’être. C’est vraiment un très, très bon gars qui travaille énormément sur les détails, des petites choses sur lesquelles tu ne vas pas forcément bosser lorsque tu es en club. Il a cet œil d’expert qui est un plus pour cette équipe. On a beaucoup à apprendre.»

A 32 ans, le Neuchâtelois du CP Berne possède une certaine expérience, mais il accepte très volontiers les conseils d’une pareille légende. «Des fois, on est tellement habitué à faire des choses que c’est bien d’avoir quelqu’un comme lui qui te remet dans le droit chemin, souffle-t-il. Il va par exemple te dire de ne pas tourner le dos au jeu après un tir. Ce sont ces détails qui nous rendent meilleurs. En plus, il est très moderne, il a su évoluer avec le jeu.»

Un avis partagé par Andrea Glauser, excellent jusqu’à présent en Lettonie après une saison plus compliquée avec Lausanne: «Il est toujours à la page. Il vit à Newark et il regarde tout le temps la NHL.» Le défenseur fribourgeois du LHC a su finir fort une préparation pas forcément commencée de la meilleure manière. «J’étais encore un peu rouillé en arrivant au camp, explique-t-il. Je l’ai dit à Fischer. Je devais faire un peu de physio et j’avais mal aux mains. C’est allé crescendo pendant la préparation.» Et c’est à la toute fin que «Glausi» a validé son ticket: «J’ai parlé avec Tommy après les derniers matches de préparation et il m’a dit que j’avais fait deux très bonnes parties face aux Finlandais et aux Tchèques. Il m’a dit «heureusement», parce que juste avant, ce n’était pas allé aussi bien.»

A l’instar de Loeffel, Glauser ne tarit pas d’éloges sur le Suédois. «Je pense que c’est l’un des meilleurs coaches des défenseurs que j’ai vus de ma vie, assure-t-il. A chaque entraînement, quand il voit quelque chose, il va venir te parler et te corriger. Au début, je me souviens qu’il m’a dit trop de trucs. Mets le patin comme ça, pose la canne comme ceci, fais ça comme ça, etc. Mais après, tu apprends tout le temps et c’est vraiment un grand plaisir. Il peut vraiment aider tout le monde.»

Et si c’était finalement lui l’arme secrète de cette équipe de Suisse? ATS


Un rôle de favori à désormais confirmer

Victorieuse de ses quatre premiers matches à Riga, la Suisse attaque un week-end plus musclé. Avec le Canada aujourd’hui et la Tchéquie demain, elle va passer au révélateur. La sélection de Patrick Fischer se retrouve dans la même situation que l’an dernier. Après quatre succès, elle avait livré deux très bons matches face aux Canadiens et aux Tchèques. La nation à la feuille d’érable, qui ne se présente pas sous son meilleur jour au regard d’un contingent dépourvu de stars de NHL, reste un adversaire redoutable.

En ce qui concerne les Tchèques, ce n’est pas non plus l’afflux de joueurs NHL qui saute aux yeux. Ancien attaquant d’Ambri, Dominik Kubalik domine pour l’instant le classement des compteurs avec dix unités. Hormis l’ailier de Detroit, la Tchéquie est emmenée par plusieurs têtes connues en National League. A commencer par Roman Cervenka, toujours fidèle au poste du haut de ses 37 ans. En défense, son compère de club à Rapperswil Michal Jordan fait lui aussi partie des vétérans. Devant le filet et malgré un but évitable en début de tournoi, le Zurichois Simon Hrubec demeure efficace, tout comme les attaquants d’Ambri Filip Chlapik et Michael Spacek. Une chose a toutefois changé. Aujourd’hui, c’est la Suisse qui se pose en favorite de ces deux matches. Reste à savoir si elle va pouvoir gérer ce nouveau statut. ATS

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