La Liberté

Le «petit» est devenu immense

Après la Suède et la Russie, la Finlande s’offre aussi le scalp du Canada pour fêter son 3e titre mondial

Publié le 27.05.2019

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Championnats du monde » La Finlande a fêté son troisième titre de championne du monde à Bratislava. En finale, les Nordiques ont battu 3-1 le Canada pour causer l’une des plus grandes surprises de ces dernières années. Clin d’œil de l’histoire, les Finlandais avaient fêté leur deuxième titre sur cette même glace de la capitale slovaque en 2011 après leur premier sacre en 1995 en Suède. Les héros du match ont été le capitaine Marko Anttila, auteur d’un doublé, et Harri Pesonen, qui a marqué le but de la sécurité. Sans oublier le portier Kevin Lankinen, une nouvelle fois irréprochable.

Cette Finlande, qui ne compte que deux joueurs de NHL, a bousculé tous les pronostics. Elle n’a affiché aucun complexe face à ce Canada qui ne doutait de rien comme à son habitude. Les Nordiques ont failli surprendre les Nord-Américains sur un contre en début de match. Chabot tentait un sauvetage en plongeant pour enlever le palet à Sallinen. L’arbitre décidait alors d’accorder un penalty plutôt sévère. Le défenseur Kaski s’est chargé de la transformation mais a buté sur la jambière du portier Murray (6e).

A la 11e, Sean Theodore perçait la défense finlandaise dans un étonnant slalom avant de battre le portier Lankinen, héros de la demi-finale contre la Russie. En début de deuxième période, c’est le capitaine finlandais et ses 2m03 qui ont surpris le gardien Murray au premier poteau (23e). L’attaquant de Jokerit Helsinki, déjà auteur du seul but de la victoire contre la Russie la veille, s’est même fait l’auteur d’un doublé après l’excellent service de Savinainen, venu de derrière la cage (43e).

Avec trois «Suisses»

Trois joueurs du championnat de Suisse ont ainsi pu soulever le trophée dans la patinoire de Bratislava: Tony Rajala (Bienne), Petteri Lindbohm (Lausanne) et Harri Pesonen (Langnau Tigers). Ce dernier a inscrit le but de la sécurité. Parti en contre-attaque sur l’aile droite, il a trouvé l’ouverture au premier poteau de Murray qui avait la vue masquée (56e). Les Finlandais avaient décidé de défendre leur but d’avance et de se contenter de contre-attaques. Une tactique qu’ils ont pu appliquer après le 2-1 grâce à l’excellente performance du portier Lankinen. ATS

Canada - Finlande 1-3 (1-0 0-1 0-2)

Bratislava. 9085 spectateurs. Arbitres: Bjork/Tufts (SWE/USA), Lazarev/Lhotsky (RUS/CZE). Buts: 11e Theodore (Mantha, McCann) 1-0. 23e Anttila (Manninen, Djamaki/à 5 contre 4) 1-1. 43e Anttila (Savinainen) 1-2. 56e Pesonen (Tyrvainen, Häkänpää) 1-3. Pénalités: 3 x 2’ contre le Canada; 4 x 2’ contre la Finlande. Notes: la Finlande avec Rajala (Bienne), Lindbohm (Lausanne) et Pesonen (Langnau Tigers). 6e Kaski manque la transformation d’un penalty. Tirs sur le poteau: 19e Myers, 28e Anttila, 38e Dubois.

Canada: Murray; Fabbro, Theodore; Severson, Nurse; Stecher, Chabot; Myers; Mantha, Turris, McCann; Reinhart, Couturier, Cirelli; Stone, Dubois, Marchessault; Joseph, Strome, Henrique.

Finlande: Lankinen; Häkänpää, Koivisto; Ohtamaa, Lehtonen; Kaski, Mikkola; Jokiharju, Lindbohm; Anttila, Lammikko, Kiviranta; Rajala, Tyrvainen, Ojamäki; Kakko, Manninen, Pesonen; Kuusela, Sallinen, Savinainen.

Autres résultats

Petite finale: Russie - République tchèque 3-2 ap. Demi-finales: Russie - Finlande 0-1. Canada - République tchèque 5-1. Le classement final: 1. Finlande. 2. Canada. 3. Russie. 4. République tchèque 5. Suède. 6. Allemagne. 7. Etats-Unis. 8. Suisse. 9. Slovaquie. 10. Lettonie. 11. Danemark. 12. Norvège. 13. Grande-Bretagne. 14. Italie. 15. France. 16. Autriche. Les relégués, la France et l’Autriche, seront remplacés en 2020 par le Kazakhstan et le Bélarus.


COMMENTAIRE

Des héros pour toujours

C’est fou, totalement fou. Le sport ne respecte aucune logique. L’équipe de Suisse en a fait l’expérience la semaine dernière à Kosice en encaissant une égalisation à quatre dixièmes du bonheur alors qu’elle avait fait tout juste. Mais elle n’est pas seule. La Russie a subi une désillusion similaire, face à la Finlande en demi-finale des mondiaux. Et hier, le Canada, en finale à Bratislava.

La Finlande a déjoué tous les pronostics. Elle a fait le job dans le tour préliminaire avant de monter en puissance lorsque cela comptait vraiment. Elle a battu le champion en titre, la Suède, en quart de finale. Epatant. Elle a surtout pris au piège la Russie et toutes ses stars en demi-finale. Avec intelligence. Enfin, l’air de rien, elle a gagné l’or face au Canada.

La Finlande avait rappelé, pour cette saison, le sélectionneur qui lui avait permis de remporter le titre en 2011. Jukka Jalonen (56 ans) mérite sa nouvelle couronne. L’homme, le seul entraîneur des demi-finalistes à avoir déjà connu pareil succès, a du panache. Il a présenté une formation sans stars de NHL, un Petit Poucet. En apparence seulement. L’entraîneur a gagné son pari haut la main. L’esprit d’équipe, la discipline, quelques fulgurances et de l’abnégation ont suffi à bouleverser toute logique. Anttila (33 ans), l’ancien toujours au bon endroit, et Kakko (18 ans), le talent magique, ont changé la donne. Ils sont, pour toujours, les héros de la compétition slovaque.

PATRICIA MORAND

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