La Liberté

Pieds dans l’eau, tête dans les nuages

La pose de la charpente du nouvel antre du Dragon est terminée. Un mikado de 32 tubes, tous différents

Pieds dans l’eau, tête dans les nuages
Pieds dans l’eau, tête dans les nuages
Publié le 25.12.2019

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Mon souvenir de 2019
Chaque journaliste de «La Liberté» a sélectionné pour vous un article qui l’a touché(e) cette année.


Patricia Morand
Rubrique Sports

«La construction n’est pas terminée, mais le nouvel antre des Dragons prend forme. Trois fois plus imposante que dans son ancienne configuration, la patinoire attire immanquablement l’œil du badaud de passage sur le site de Saint-Léonard. Pour suivre Gottéron au quotidien, les journalistes de la rubrique sportive de La Liberté y passent du temps. Certains n’hésitent pas à dire que c’est ma deuxième maison. Ils n’ont sans doute pas tort. Bien difficile de dire le temps que j’ai passé dans ces murs pour des interviews, suivre des entraînements ou des matchs de hockey.
J’ai tout naturellement suivi l’évolution des travaux. A chaque conférence de presse de l’Antre, la société immobilière en charge de la réalisation du bâtiment, La Liberté a rendu compte de l’avancée des transformations. Par le texte, mais également l’image. Les trois sujets consacrés à l’évolution de l’antre des Dragons racontent cette construction. Une histoire dont l’épisode final est attendu pour l’automne 2020.»

» Lire la suite: chapitre 2; chapitre 3


» Cet article a été publié initialement le 21 août 2019

Chantier » Pas de sapin traditionnel, de bouquet final, pour marquer la fin de la pose de la charpente de la nouvelle patinoire fribourgeoise, étape qui était annoncée cruciale, mais une conférence de presse. Avant la visite du chantier, les représentants des bureaux et entreprises concernés ont livré quelques «détails» techniques. Où il est question d’un mikado de 1200 tonnes d’acier. Président de L’Antre SA, la société immobilière en charge de la réalisation, Albert Michel a évoqué un «petit exploit».

Les travaux de mise en place de la nouvelle charpente – 83 m de large sur 106 de long, sans appuis intermédiaires – ont commencé à la mi-juin. «Tout était orchestré au jour près. Il y a eu parfois des travaux de 6h à 23h afin de respecter les délais et jusqu’à 70 électriciens sur le site, expose Albert Michel. Le respect des délais est un défi quotidien. Jusque-là, le planning est respecté. L’objectif est d’offrir un nouvel écrin à Fribourg-Gottéron afin de lui permettre de briller», rappelle-t-il.

En attente d’étanchéité

Les importantes chutes d’eau de ces dernières semaines ont retardé la mise en route de certains aménagements intérieurs, seuls les travaux qui pouvaient se dérouler au sec ayant pu s’effectuer. «C’est important que le toit soit étanche afin d’aborder ce prochain moment charnière», insiste Alain Winkel, responsable d’Implenia Suisse, mandatée comme entreprise totale.

«Le montage et la mise en tension de la charpente ont été les moments critiques du projet»

Alain Winkel

Revenons au mikado géant. «Le montage et la mise en tension de la charpente ont été les moments critiques du projet, car les éléments étaient complexes», précise Alain Winkel. Trente et un tubes de 51cm de diamètre en partie supérieure et de diverses grandeurs, pesant chacun jusqu’à dix tonnes, et un double fer plat comme tirant, ont été utilisés.

«Nous sommes d’abord partis sur des solutions connues, mais nous avons été coincés par les architectes, avoue Gabriele Guscetti, ingénieur EPFL. Nous avons alors cherché à inventer un nouveau mode de structure de charpente que nous appelons le mikado. Mais, contrairement au jeu, rien n’a été laissé au hasard.» Cette charpente aux dimensions impressionnantes, avec des portées de plus de 100 mètres de long, est unique. Elle fait la fierté de ses concepteurs.

Des boulons de 4,5 kilos

Les pièces et les soudures ont été réalisées en atelier. Le montage s’est effectué par segments successifs, seul le boulonnage – des pièces pesant jusqu’à 4,5 kilos! – ayant eu lieu sur le site. «Cela a passé par l’étude de formes compliquées. Il y a trente-deux tubes, aucun semblable, pour former la grille de voûte. Il y a quelques années, c’était impossible à réaliser. Nous avons profité pleinement des images en trois dimensions et de la technologie numérique.» Chef du projet, Oscar Valeiras a insisté sur le choix des outils informatiques. «Un flux d’informations très réalistes nous a permis d’être extrêmement réactifs dans le suivi du chantier.»

Lire aussi » Une mue prodigieuse (12.06.2019)

Un consortium d’entreprises de la région, SMS pour Sottas, Morand et Stephan, a construit et assemblé la charpente. «Pour déplacer au bon endroit ces 130 tonnes d’acier, il a fallu coordonner cent camions en les dirigeant vers l’endroit de dépose prévu. Le site a été divisé en quatre chantiers distincts avec chacun sa grue et son équipe», précise Cyril Chevallay, chef de projet chez Morand et fils. «En atelier, le défi était de maîtriser la géométrie afin d’assembler avec précision ce puzzle», complète Ivan Hess, chef de projet chez Sottas.

Le montage s’est réalisé sur seize étais. Le dévérinage a été réalisé en un jour, le 31 juillet. Avec succès, selon les responsables présents jusqu’au bout, peu après 21h. «Le comportement de la structure a respecté les modèles de calcul. Les angles des tubes sont très précis. A 5 mm près, tout était bon», apprécie Alain Winkel.

En attente du vidéotron

La pose de la toiture, afin d’assurer l’étanchéité, et de l’isolation sonore a commencé. Elle doit se terminer à la fin du mois d’août. Les échafaudages, menant jusqu’à 18 m 30 au-dessus de la surface de glace, seront ensuite démontés. Les projecteurs ont déjà été fixés, le vidéotron le sera plus tard.

Si la salle de force à disposition des Dragons est flambant neuve, les vestiaires seront provisoires. Les travaux se poursuivront durant la saison, comme lors du dernier exercice. En attendant, Gottéron se prépare dans un chantier. Les patins dans l’eau.

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