La Liberté

Reto Berra, la force tranquille

Le portier de Fribourg-Gottéron réussit, pour l’instant, des bons championnats du monde à Bratislava

Jean-Frédéric Debétaz

Publié le 18.05.2019

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Hockey sur glace » Avec deux blanchissages en deux matches, Reto Berra est le meilleur gardien du championnat du monde jusqu’à présent. Le portier de Fribourg-Gottéron donne l’impression d’être une force tranquille.

Quand Reto Berra passe devant une lampe, la lumière peine à se frayer un chemin face à l’imposante carcasse du géant de Bülach. Et à Bratislava, les pucks se retrouvent dans la même situation que la lumière tant le Zurichois semble infranchissable. Forcément satisfait de ce début de tournoi et ses deux «clean sheets» face à l’Italie et l’Autriche, le gardien de 32 ans a pourtant bien trop d’expérience – il dispute ses septièmes mondiaux – pour perdre les pédales. Mais il ne va pas cracher sur un petit surplus de confiance. «Absolument, confie-t-il. Peu importe l’adversaire, terminer avec un blanchissage fait toujours un bien fou.»

Une bonne entente

En Slovaquie comme au Danemark l’an passé, Berra partage le filet avec Leonardo Genoni et l’entente entre les deux hommes est parfaite. «On l’a souvent fait, appuie l’ancien gardien des Calgary Flames, notamment. A part deux championnats du monde, ça a toujours été le cas. Et c’est la tendance depuis quelques années au sein des autres nations. Jusque-là avec deux buts encaissés en quatre matches, la formule semble ne pas trop mal marcher.»

Petite nouveauté parmi les gardiens, le staff a choisi de mettre Robert Mayer en remplaçant de Berra et de Genoni. Ce qui signifie que lorsqu’il n’est pas titulaire, le Zurichois n’est pas sur la feuille de match. Une décision qu’il vit très bien: «On se soutient les trois. C’est super de pouvoir être tous impliqués. Et puis on peut faire un bon entraînement plutôt que d’être assis sur le banc, c’est clairement une bonne chose.»

Un niveau très élevé

Une preuve de plus que l’ambiance se veut excellente au sein de l’équipe. Mais pour Reto Berra, qu’est-ce qui a changé? «C’est que les joueurs de NHL viennent sans se poser de questions une fois qu’ils sont libres. S’ils sont en santé et s’ils n’ont pas de problème de contrat, bien entendu. Franchement le niveau au championnat du monde est vraiment très élevé, presque comme aux JO, parce que les joueurs acceptent presque tous de venir renforcer leur pays. On voit aussi que les jeunes, Hischier notamment, sont déjà des stars en NHL. Cela change pas mal de choses. Cela veut dire aussi qu’on a des leaders dans le vestiaire et qu’on a grandi en 5-6 ans entre les deux médailles d’argent.»

En parlant de leadership, on ne peut pas ne pas évoquer Roman Josi, capitaine des Nashville Predators et capitaine assistant en équipe de Suisse. Une personne très calme, presque discrète, que l’on imagine parfois avec peine endosser le costume de leader dans un vestiaire. «Alors c’est justement la définition d’un leader à mes yeux, coupe Reto Berra. Il n’a pas besoin de crier ou de faire de grands gestes pour guider ses coéquipiers. Mais quand on le regarde sur la glace, il rend tout le monde meilleur et parvient à faire la différence.» Et lui, se voit-il comme un leader? «Oui. Après sept mondiaux, c’est normal. Et je dirais que les gardiens sont toujours des leaders parce qu’on a de grandes responsabilités.»

La nouvelle patinoire

Ce début de campagne idéal permet aussi à Reto Berra d’oublier la fin de saison difficile vécue avec Fribourg-Gottéron, privé de play-off pour un malheureux point. Avec un contrat valable une année encore, le Zurichois sera sans doute très courtisé. Sachant que Berne avec Niklas Schlegel et Lugano avec Sandro Zurkirchen ont des arguments et un poste de N°1 pour attirer le géant de Bülach dans 12 mois. «On verra bien, glisse-t-il sans ciller. Mais tout ce que j’ai en tête aujourd’hui c’est être prêt pour la prochaine saison avec Gottéron. Je suis vraiment très excité du projet de nouvelle patinoire, ça peut faire la différence. On devrait d’ailleurs avoir le nouveau vestiaire déjà opérationnel cet automne. La saison dernière ce fut très dur de manquer les play-off pour un point, mais je crois que les transferts sont vraiment intéressants. Vous me parlez de Berne et de Lugano comme étant des grandes équipes, mais pour moi Fribourg fait partie des grandes équipes.» ats


Niederreiter en renfort

Patrick Fischer n’a pas perdu de temps. A peine l’élimination des Carolina Hurricanes consommée, voilà que Nino Niederreiter rejoindra l’équipe de Suisse lundi à Bratislava. Les Carolina Hurricanes ont libéré leur attaquant. Il restait une place de libre dans l’effectif helvétique puisque Alessio Bertaggia n’avait toujours pas été inscrit. Le puissant ailier grison ne sera pas présent pour les matches du week-end contre la Suède et la Russie, puisqu’il n’arrivera pas à temps, mais il sera sur la glace contre la République tchèque mardi. ats

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