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Une relégation telle une bénédiction

Tombés en Swiss League en 2015, Rapperswil a maintenant des bases solides et de bons résultats

Une relégation telle une bénédiction
Une relégation telle une bénédiction
Publié le 23.04.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

National League » Un but de l’Appenzellois Gian-Marco Wetter à la 97e minute a propulsé les Rapperswil-Jona Lakers vers les étoiles. Vainqueurs 4-1 de leur série de play-off contre Lugano, les Saint-Gallois disputeront pour la deuxième fois une demi-finale après 2006.

Aujourd’hui, Rapperswil-Jona peut paradoxalement considérer sa relégation de 2015 comme une bénédiction. Pourtant, quand le 9 avril 2015 ils se sont retrouvés à l’étage en dessous après un barrage perdu 4-0 contre les Langnau Tigers, les Lakers n’étaient pas seulement à terre au niveau sportif. La situation très délicate a été vue par certains comme une chance de se reconstruire. «C’est sûrement plus simple de se transformer dans un tel moment», explique Markus Bütler, le directeur de la société Lakers Sport SA dans un entretien avec Keystone-ATS. L’ancien joueur de Rapperswil-Jona a pris ses fonctions après la relégation.

En rouge et blanc

Symbolique du renouveau, les responsables en collaboration avec les différentes organisations de fans et de donateurs ont créé un nouveau logo, une combinaison entre l’ancien sigle des SCRJ et celui des Lakers. Le nom a été transformé en SC Rapperswil-Jona Lakers au lieu de Rapperswil-Jona Lakers et les couleurs du club corrigées dans un rouge et blanc familier. Car la décision de l’année 2005 de modifier les couleurs du club en bleu glace et d’ajouter le nom de Lakers avait divisé en deux les fans de Rapperswil.

«Un club comme le nôtre ne peut seulement fonctionner que si tout est réuni pour faire une entité, souligne Bütler. C’est clair qu’il y a des intérêts divergents mais chacun doit tendre vers la même chose. Le changement des couleurs y a beaucoup contribué. L’idée derrière le bleu glace était certes bonne mais elle n’avait pas touché la base, les spectateurs. Cela avait creusé un fossé.» Sur le plan financier, le club se trouvait dans le besoin il y a six ans. «Nous étions dans une situation financière critique, chaque franc était bon à épargner et il fallait réfléchir à deux fois avant d’investir notre argent. Cela nous a soudés», se rappelle Bütler. Les Saint-Gallois savent d’où ils viennent. «Sur ce point, il est réjouissant de constater que nous avons avancé pas à pas.»

Plus des clowns

Le temps où les Saint-Gallois étaient considérés comme les clowns de la plus haute ligue est désormais révolu. Dans ce sens, la victoire en Coupe de Suisse en 2018 a porté ses fruits. «Le respect ne peut être acquis qu’à la sueur de son front, cela prend du temps», note Bütler. A cet égard, il est important de pouvoir compter une bonne base de supporters. C’est le cas chez les Lakers.

Les Lakers doivent beaucoup au mérite de leur entraîneur Jeff Tomlinson, qui avait repris l’équipe après la relégation. Le Canadien de 50 ans, champion en Allemagne avec Eisbären Berlin à deux reprises comme assistant, est très apprécié dans son équipe et par les fans. Pourtant, il ne sera plus à la barre des Lakers la saison prochaine. Son successeur sera le Suédois Stefan Hedlund, le coach actuel de Skelleftea en Suède.

Caractère explosif

La séparation semble avoir un caractère explosif compte tenu des succès actuels. «De telles décisions comportent toujours un risque, un changement est aussi une chance», assène Bütler. «Nous nous sommes posé la question si nous voulions encore franchir un pas. Certes, nous sommes en demi-finales bien que nous ayons terminé dixièmes de la qualification. Nous n’avons actuellement aucune pression, c’est important dans la mesure où les matches actuels sont difficiles à évaluer. On doit regarder l’ensemble de la saison. Il y a divers composants. Nous avons conclu que tout marche, c’est pourquoi nous sommes arrivés à cette séparation avec notre entraîneur. Personnellement, ce fut une décision difficile. J’ai vécu tellement de choses avec lui, c’est un homme extraordinaire.»

Le club est pour le moins redevable à Tomlinson, touché dans sa santé la saison dernière et qui avait manqué plusieurs matches. Le Canadien n’a-t-il pas remporté le titre de Swiss League, fêté la promotion et une victoire en Coupe de Suisse en 2018? Aujourd’hui, l’équipe a réalisé l’un des plus grands exploits de l’histoire des play-off suisses. Elle gêne les puristes parce qu’elle a profité à plein pot des circonstances avec des pré-play-off et d’un Lugano méconnaissable en quarts de finale. Poursuivra-t-elle son incroyable périple? Il vaut peut-être mieux ne pas se hasarder à un pronostic que Roman Cervenka et Cie pourraient renverser. ats

Ce soir National League

Quarts de finale des play-off, au meilleur des sept matches. Acte VI:

Berne - Zoug (2-3 dans la série) 20 h

Zurich Lions - Lausanne (3-2) 20 h

> Genève-Servette et Rapperswil qualifiés pour les demi-finales qui commenceront deux jours après la fin des quarts de finale.

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