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La tenue des Jeux: «un cap inflexible»

Alors que le peuple japonais redoute les Jeux, le comité d’organisation y croit dur comme fer

Si le comité d’organisation ne veut entrevoir une annulation, l’ombre de celle-ci plane toujours sur les Jeux olympiques de Tokyo prévus cet été. Keystone
Si le comité d’organisation ne veut entrevoir une annulation, l’ombre de celle-ci plane toujours sur les Jeux olympiques de Tokyo prévus cet été. Keystone
Publié le 21.01.2021

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Jeux olympiques » Les responsables des Jeux olympiques de Tokyo 2020, prévus cet été après avoir été reportés l’an dernier à cause de la pandémie, sont «inflexibles» sur ce nouveau calendrier: tel est le discours tenu par le directeur général du comité d’organisation Toshiro Muto. Ce dernier n’a cependant pas exclu que les Jeux puissent se tenir éventuellement sans spectateurs, alors que le coronavirus sévit toujours dans le monde, y compris au Japon. «La tenue des Jeux est notre cap inflexible et, à ce stade, nous ne discutons de rien d’autre», a affirmé M. Muto lors de cet entretien réalisé mardi. Le scénario d’une annulation «n’est pas en discussion», a-t-il martelé.

A quelque six mois de la cérémonie d’ouverture, le spectre de l’annulation est pourtant revenu hanter les Jeux de Tokyo ces dernières semaines. Face à des cas records de coronavirus, un dispositif d’état d’urgence a été réinstauré ce mois-ci dans une grande partie du Japon, dont Tokyo et sa banlieue, comme au printemps 2020. Inquiets que l’événement n’aggrave encore la propagation locale de la maladie, plus de 80% des Japonais sont désormais très réticents à organiser les JO cette année, préférant soit un nouveau report soit une annulation pure et simple, selon un récent sondage.

Situation «très grave»

Taro Kono, ministre clé du gouvernement nippon, a reconnu la semaine dernière que rien ne devait être exclu sur le sort des JO. L’ancien président adjoint du comité d’organisation de Londres 2012, Keith Mills, a estimé lui qu’il était «improbable» que les Jeux de Tokyo puissent se tenir cet été. «Évidemment, les conditions à mettre en place seront très importantes, concède M. Muto, et il va sans dire que nous avons besoin de la compréhension et du soutien de la population. Nous voulons préparer les Jeux en nous basant sur ces principes».

«La situation sanitaire au Japon et dans le monde entier est très grave, et il est normal que beaucoup de gens soient nerveux», relève-t-il encore. Il croit cependant que si les campagnes de vaccination progressent et que le nombre d’infections diminue, l’opinion publique changera d’avis.

Au Japon, les inoculations devraient démarrer d’ici fin février mais ne devraient pas être étendues à l’ensemble de la population avant mai. M. Muto répète que les organisateurs nippons et les responsables du Comité international olympique (CIO) «n’ont pas évoqué la possibilité» de rendre la vaccination obligatoire pour les athlètes et les spectateurs des JO.

De nombreuses questions restent cependant en suspens, alors que les frontières japonaises sont actuellement fermées aux visiteurs étrangers, et que les grands événements sont limités à 50% de leur capacité d’accueil, avec une jauge de 5000 personnes maximum. «Il n’est pas souhaitable qu’il n’y ait pas de fans» dans les tribunes, insiste M. Muto, tout en ne pouvant pas garantir pour l’heure la présence de spectateurs, notamment venant de l’étranger.

Emotions inchangées

Le comité d’organisation de Tokyo-2020 a dévoilé en décembre une batterie de contre-mesures face au coronavirus, censées permettre à l’événement de se dérouler en toute sécurité cet été, même si la vaccination n’est pas généralisée et si la pandémie n’est pas maîtrisée d’ici là. L’application de ces mesures est «le plus grand défi» des organisateurs, estime M. Muto. Il reconnaît que certaines de ces règles, comme l’interdiction pour les fans de crier (pour éviter les postillons), donneront aux JO de Tokyo une atmosphère inédite. «L’émotion que ressentiront les spectateurs en observant l’action ne changera pas», croit-il toutefois. ATS/AFP

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