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Killian Peier est mûr pour passer pro

Médaillé de bronze aux championnats du monde de saut à skis, le Vaudois est déjà tourné vers le futur

Publié le 25.02.2019

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Saut à skis » Killian Peier s’était profilé comme le favori secret après de très bons sauts d’entraînement. Après la qualification il a cru en la médaille et lors du concours il se l’est adjugée avec le bronze. Le Vaudois est devenu professionnel. «En saut à skis, il n’y a pas seulement besoin d’un ski rapide, d’une bonne technique et d’une combinaison pour que ça passe. La tête décide», explique Berni Schödler qui avait remarqué depuis l’été dernier de frappantes progressions dans les performances du Vaudois. Deux victoires en Coupe continentale, le deuxième échelon après la Coupe du monde, ainsi que des 3e et 5e rangs au Grand Prix d’été contre les meilleurs du monde, laissaient augurer de bons résultats.

«Killian a remarqué après avoir manqué les Jeux olympiques que quelque chose ne jouait pas. Il en a tiré les leçons», souligne le chef de la discipline suisse pour expliquer ce changement. «Chaque athlète doit comprendre lui-même pourquoi il échoue pendant les concours, où la pierre d’achoppement se trouve, si la peur de mal faire règne.» Peier a fait ce qu’il fallait. Il est devenu professionnel dans la tête.

Tout dans la tête

Les principaux préparateurs du nouveau Peier sont les entraîneurs nationaux Ronny Hornschuh et Othmar Buholzer, qui est venu du handball. Depuis deux ans, le Vaudois travaille avec Buholzer. Mais l’engagement d’un spécialiste dans la préparation n’explique pas seul les progrès effectués. «Je suis devenu un acharné du travail mental, assure Peier. Je suis sorti de la zone de confort pour devenir meilleur.» Par exemple, il effectue des entraînements dans des conditions venteuses comme c’est souvent le cas en été. «Quand les conditions sont difficiles, je me bats pour que chaque saut soit de qualité.» Avant, il aurait jeté le manche après la cognée. «Je peux désormais mieux accepter mes pensées, mieux les diriger, explique le Vaudois, parfait bilingue. Parfois, elles étaient trop négatives, parfois trop euphoriques. Grâce au travail avec mon coach, je peux me reconcentrer rapidement.»

Peier a opéré un changement d’air dans son propre entourage. Il y a une année à peine, il a quitté l’appartement qu’il partageait avec ses collègues d’équipe, Gregor Deschwanden, Gabriel Karlen et Tim Hug. Désormais Peier vit à Einsiedeln. En avril, sa fiancée finlandaise Veronika viendra le rejoindre après avoir terminé ses études à Helsinki.

Il avait espéré trouver son chemin lui-même mais il est revenu en arrière. «Je n’étais pas assez conséquent. J’avais besoin d’Othmar pour mieux me connaître.» Maintenant, Peier est affûté mentalement. Il a appris à se concentrer sur l’essentiel lorsqu’il est sur le tremplin. «Je suis vraiment fier de ce que j’ai fait», racontait-il samedi soir avec la médaille de bronze autour du cou. «C’est le sport. Une porte peut s’ouvrir, il faut saisir l’occasion et ne pas regarder derrière soi.» ATS

 

Classement

Innsbruck/Seefeld (AUT). Championnats du monde. Saut à skis. Innsbruck. Samedi, Grand tremplin: 1. Markus Eisenbichler (GER) 279,4 (131,5 m/135,5 m). 2. Karl Geiger (GER) 267,3 (131/130,5). 3. Killian Peier (SUI) 266,1 (131/129,5). 4. Ryoyu Kobayashi (JPN) 262,0 (133,5/126,5). 5. Kamil Stoch (POL) 259,4 (128,5/129,5). 6. Stefan Kraft (AUT) 256,1 (130/126,5). 7. Johann-André Forfang (NOR) 250,9 (132,5/125,5). 8. Robert Johansson (NOR) 248,9 (128/129). 9. Richard Freitag (GER) 248,7 (125,5/129,5). 10. Timi Zajc (SLO) 245,3 (127/124). Puis: 15. Simon Ammann (SUI) 230,6 (122,5/126). 26. Andreas Schuler (SUI) 212,6 (117,5/119). Pas en finale: 38. Luca Egloff (SUI) 93,9 (112,5).

Classement après la 1re manche: 1. Peier 137,9. 2. Eisenbichler 136,7. 3. Kobayashi 135,3. 4. Geiger 135,2. 5. Kraft 128,6. Puis: 17. Ammann 115,4. 28. Schuler 105,1.

Dimanche. Concours par équipes au grand tremplin: 1. Allemagne (Karl Geiger 129 m/130 m, Richard Freitag 121/120, Stephan Leyhe 126/128,5, Markus Eisenbichler 128/128,5) 987,5. 2. Autriche (Philipp Aschenwald 117/118, Michael Hayböck 122,5/120,5, Daniel Huber 126,5/126,5, Stefan Kraft 125/123,5) 930,9. 3. Japon (Yukiya Sato 119,5/125, Daiki Ito 117/116, Junshiro Kobayashi 127/126, Ryoyu Kobayashi 127/123) 920,2. 4. Pologne 909,1. 5. Norvège 900,2. 6. Slovénie 858,7. 7. Suisse (Andreas Schuler 112/108, Luca Egloff 111,5/110,5, Simon Ammann 125,5/123, Killian Peier 127/128,5) 837,0. 8. Répulique tchèque 818,4. 12 équipes classées.

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