«En mode ça passe ou ça casse»
Aux européens juniors, Demetra Solari n’aura d’autre but que de profiter du moment présent
Pierre Salinas
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Escrime » «On nous a appris comment nous comporter face aux journalistes, ce qu’on a le droit de dire ou pas…» Quand à la fin de l’entretien, assise devant sa tasse de cappuccino vide, Demetra Solari a pro-noncé cette phrase, alors l’ampoule au-dessus de notre cerveau embrumé s’est allumée. Enfin, nous avions compris. Compris pourquoi cette fille espiègle, têtue et spontanée, talentueuse escrimeuse de 19 ans que les autres cadres de l’équipe de Suisse surnomment le «taureau», «parce que lorsque l’équipe est en difficulté, on me fait rentrer et je dois ruer dans les brancards», avait pesé chacun de ses mots. De peur des interprétations erronées, de froisser les suscepti-bilités et, surtout, de se remettre elle-même cette pression dont elle a eu tant de mal à se débarrasser.