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La réintégration passe mal

Les escrimeurs russes et bélarusses ne sont pas les bienvenus dans tous les pays

Des escrimeuses russes en or aux JO: une image impossible lors des Jeux de Paris en 2024? © Keystone-archives
Des escrimeuses russes en or aux JO: une image impossible lors des Jeux de Paris en 2024? © Keystone-archives
Publié le 01.04.2023

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Escrime » Après l’Allemagne avec Tauberbischofsheim, la France a décidé d’annuler hier l’étape de Coupe du monde de Saint-Maur-des-Fossés, prévue en mai et qualificative pour les JO 2024, signe que la décision de la Fédération internationale d’escrime de réintégrer Russes et Bélarusses passe mal. Le communiqué de la Fédération française d’escrime ne fait pas de mystère sur la raison de sa décision: elle se trouve «dans l’incapacité d’honorer les demandes de la Fédération internationale d’escrime (FIE), relatives à l’accueil des sportifs russes et bélarusses».

Par conséquent, l’étape d’épée hommes prévue à Saint-Maur-des-Fossés du 19 au 21 mai est annulée. Charge désormais à la fédération internationale de reprogrammer cette étape. Depuis le 10 mars, la FIE a décidé d’autoriser à nouveau la présence d’escrimeurs et escrimeuses russes et bélarusses, sous réserve d’une décision du Comité international olympique (CIO).

Des recommandations

Ce dernier a émis mardi plusieurs recommandations pour réintégrer les Russes et les Bélarusses dans le sport mondial, un peu plus d’un an après une mise au ban totale à la suite de la guerre déclenchée par l’armée russe en Ukraine le 24 février 2022. L’instance olympique basée à Lausanne a recommandé la réintégration sous bannière neutre et sous certaines conditions de neutralité, des sportifs russes et bélarusses dans les compétitions sportives internationales, mais uniquement dans les épreuves individuelles.

Cela exclut la Russie et le Bélarus pour moitié des épreuves d’escrime au programme olympique, et réduit considérablement le nombre de tireurs potentiellement qualifiables (six au maximum contre dix-huit). Autre condition majeure imposée par le CIO, les sportifs russes ne devront pas avoir de lien avec l’armée, dans un pays où le CSKA - Club de sport central de l’armée russe - a fourni 45 des 71 médaillés russes aux JO 2020 de Tokyo. L’Ukraine a décidé de boycotter toute épreuve d’escrime à laquelle des Russes seront autorisés à participer.

La décision de la FIE a visiblement du mal à passer, du moins elle n’a pas vraiment recueilli l’unanimité lors de son congrès réuni exceptionnellement pour l’occasion. Ainsi, avant la décision française, la fédération allemande avait renoncé à l’étape de Coupe du monde de fleuret femmes à Tauberbischofsheim du 5 au 7 mai, qualificative pour les JO 2024, tout comme la fédération danoise pour une épreuve satellite (niveau en dessous de la Coupe du monde).

De surcroît, plus de 300 escrimeurs, parmi lesquels des médaillés olympiques comme l’Américaine Lee Kieffer (en or au fleuret en 2021), la Française Manon Brunet Apithy (en bronze à Tokyo au sabre) ou l’Ukrainienne Olga Kharlan (en or au sabre en 2008) ont demandé mardi, avant les recommandations du CIO, de maintenir l’exclusion des Russes. La phase de qualification pour les Jeux de Paris débute pour l’escrime en avril 2023 et s’étend sur 12 mois avec pour chaque arme cinq épreuves de Coupe du monde et trois Grands Prix, qui attribuent les plus «gros» points. Les regards sont désormais tournés vers la Pologne, qui va accueillir la première épreuve qualificative, en fleuret chez les femmes, dans trois semaines (21-24 avril) à Poznan. ats


Wimbledon craque sous la pression

Wimbledon a craqué: sous la pression de l’ATP et de la WTA, les organisateurs du tournoi londonien ont annoncé hier accepter «sous conditions» la participation des Russes et Bélarusses cette année. Ceci malgré la poursuite de la guerre en Ukraine, appliquant ainsi la politique des autres épreuves du grand chelem. «Notre intention actuelle est d’accepter la participation des joueurs russes et bélarusses à condition qu’ils concourent comme des athlètes neutres et qu’ils remplissent les conditions voulues», a écrit l’All England Lawn Tennis Club (AELTC) dans un communiqué. Les organisateurs précisent qu’il «leur sera interdit d’exprimer leur soutien à l’invasion russe de l’Ukraine» et que les joueurs «recevant des aides financières» de la Russie ou du Bélarus pour participer au tournoi ne seront pas admis sur le gazon londonien. «Nous condamnons toujours totalement l’invasion illégale par la Russie et nous maintenons notre profond soutien au peuple d’Ukraine», a souligné le président de l’AELTC, Ian Hewitt, en assurant que la décision annoncée hier avait été «incroyablement difficile» à prendre. ats

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