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Quatre Suisses dans l’histoire

Heinzer, Malcotti, Niggeler et Steffen ont décroché hier en Chine le titre mondial par équipes à l’épée

Quatre Suisses dans l’histoire
Quatre Suisses dans l’histoire
Publié le 27.07.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Escrime » Jour de gloire à Wuxi pour l’escrime suisse! Pour la première fois de leur histoire, les épéistes ont cueilli le titre mondial par équipes à la faveur de leur succès 36-31 en finale devant la Corée du Sud. Max Heinzer, Benjamin Steffen, Michele Niggeler et Lucas Malcotti ont offert à la Suisse un troisième titre suprême après les succès, toujours à l’épée bien sûr, d’Anja Straub aux championnats du monde 1989 à Denver et de Marcel Fischer aux JO 2004 à Athènes. Médaillé d’argent l’an dernier, le quatuor suisse a gravi une marche pour signer un authentique exploit.

Remplaçant de cette équipe en or, Lucas Malcotti a tenu un rôle déterminant en finale. Préféré à Benjamin Steffen, le Sédunois a enlevé 5-4 son duel contre Jung Jin-sun pour «lancer» parfaitement cette finale. Michele Niggeler mérite, lui aussi, bien des éloges. Le Tessinois a pris le meilleur sur le champion olympique Park Sang-young pour permettre à la Suisse de mener 10-7 avant de ne laisser aucune chance au malheureux Jung pour creuser un écart encore plus conséquent (19-13). Les Coréens sont toutefois revenus à une touche avant le dernier duel entre Steffen et Park (25-24). Maître de ses nerfs, le gaucher a parfaitement assuré le coup.

Confiance justifiée

«Notre tactique a fonctionné à merveille, se félicite le chef de l’équipe Gabriel Nigon. Nous avons agi pour forcer les Coréens à évoluer à notre rythme. Ils ont été incapables de le briser. On connaît la valeur de Max Heinzer et de Benjamin Steffen. Mais aujourd’hui, Michele Niggeler et Lucas Malcotti ont été extraordinaires. Michele est un formidable contreur. Quant à Lucas, il a su être à la hauteur de l’événement lors de son duel contre Jung. Il a pleinement justifié la confiance placée en lui.» Battus par les Coréens en demi-finale des championnats du monde 2015 et lors du match pour la cinquième place aux Jeux de Rio 2016, les Suisses ont ainsi pris la plus belle des revanches. «Une rencontre avec le titre mondial en jeu répond à d’autres lois», souligne avec raison Max Heinzer.

La Suisse ne figurait pas dans le cercle des favoris pour cette compétition par équipes. Aux yeux de Max Heinzer, un quart de finale aurait déjà constitué un excellent résultat. «C’est là où se situe notre potentiel même si un exploit demeure possible», avouait le Lucernois.

Un joueur d’échecs

Et l’exploit fut bien au rendez-vous avec la victoire en demi-finale contre la France, une équipe que l’on pensait presque intouchable. Max Heinzer a, lors de cette demi-finale, livré une performance de choix. Il battait Alex Fava 10-2 pour offrir à la Suisse un avantage décisif (40-33). Et pour gommer de manière magistrale la défaite concédée devant les Tricolores l’an dernier en finale des championnats du monde! «Max a l’art de conduire l’adversaire dans une impasse, souligne Gabriel Nigon. Il me fait penser à un joueur d’échecs qui a toujours trois ou quatre coups d’avance.»

Enfin en quart de finale, les épéistes s’étaient accordé une première douceur: un succès sur le fil 36-35 face à l’Italie, l’équipe contre laquelle ils avaient perdu le match pour la médaille de bronze le mois dernier aux championnats d’Europe de Novi Sad. Non, il ne faisait pas bon hier en Chine de croiser la route de ces épéistes suisses si assoiffés de revanche! ats

(legende)Max Heinzer, Lucas Malcotti, Michele Niggeler et Benjamin Steffen (de gauche à droite): quatre Suisses inarrêtables hier en Chine. Keystone

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