La Liberté

Des certitudes, mais aucune garantie

Roger Federer a passé la première semaine de Wimbledon sans concéder le moindre set

Publié le 09.07.2018

Temps de lecture estimé : 8 minutes

Wimbledon »   Roger Federer (N°1) aborde la deuxième semaine de Wimbledon dans un état de fraîcheur et de confiance absolu. Sa quête d’un neuvième trophée londonien a démarré de manière idéale: il n’a pas dû faire face à la moindre balle de break dans ses trois premiers matches, et n’a même jamais perdu plus de deux points dans un jeu de service!

Son huitième de finale, prévu aujourd’hui dès 14 h (heure suisse) sur le Centre Court face à Adrian Mannarino (N°22), pourrait lui permettre de poursuivre sur cette lancée, voire de remporter ses 30e, 31e et 32e sets consécutifs sur son herbe chérie de Church Road. Mais il sait parfaitement que tous ces chiffres, aussi flatteurs et bons pour la confiance soient-ils, n’ont aucune réelle valeur.

C’est la neuvième fois déjà que Roger Federer atteint le quatrième tour à Wimbledon sans avoir lâché la moindre manche au passage. Mais, lorsqu’il s’est retrouvé dans cette situation à l’entame de la deuxième semaine, il est allé au bout de son rêve à quatre reprises «seulement»: en 2004, 2006, 2007 et 2017. La dernière édition de The Championships est d’ailleurs la seule qu’il a remportée sans perdre le moindre set.

Le dur souvenir de 2008

L’homme aux 20 titres du grand chelem a triomphé à quatre reprises à Wimbledon en ayant souffert dans ses trois premiers tours (2003, 2005, 2009 et 2012). Il a aussi failli quatre fois dans sa quête après avoir conclu la première semaine avec un bilan immaculé: en 2008 (finale perdue face à Rafael Nadal), 2011 (échec en quart face à Jo-Wilfried Tsonga), 2014 (revers en finale face à Novak Djokovic) et 2016 (défaite en demi-finale face à Milos Raonic).

L’adversité n’est donc ni un problème, ni d’ailleurs une solution. La simple évocation de son parcours de 2008 agit comme une terrible piqûre de rappel. Alors quintuple tenant du titre, il avait atteint sa sixième finale consécutive à Church Road sans avoir concédé un seul set, dominant notamment des joueurs dangereux sur herbe comme Lleyton Hewitt ou Mario Ancic. Et il avait battu Rafael Nadal lors des deux précédentes finales londoniennes.

Roger Federer a, pourtant, bel et bien perdu cette épique finale de 2008 que certains considèrent comme le plus grand match de tous les temps (6-4 6-4 6-7 6-7 9-7). Le Bâlois n’a avoué que récemment que la déculottée reçue un mois plus tôt en finale à Roland-Garros face au Majorquin (6-1 6-3 6-0) l’avait fragilisé sur le plan mental, alors qu’à l’époque il n’avait cessé de clamer qu’une défaite si nette s’oublie rapidement.

Craintes de retrouvailles

Dix ans plus tard, les deux hommes pourraient bien se retrouver une quatrième fois au stade ultime de la compétition, alors même qu’ils n’y ont plus été opposés depuis cette finale mythique conclue au crépuscule. Roger Federer n’aurait cette fois-ci aucun handicap psychologique, après avoir renoncé comme l’an passé à toute la saison sur terre battue et alors qu’il reste sur cinq succès d’affilée face au taureau de Manacor.

Le Bâlois craint des retrouvailles avec Rafa: «La deuxième semaine est plus simple pour les spécialistes de terre battue, car le rebond n’est plus aussi bas», a-t-il ainsi prévenu après son troisième tour. Et il se méfiera aussi forcément des autres adversaires susceptibles de se dresser sur sa route: le cogneur Kevin Anderson (No8) ou l’imprévisible Gaël Monfils (ATP 44) en quarts, puis probablement un très grand serveur (Milos Raonic, voire John Isner) en demi-finale. Mais Roger Federer sait aussi parfaitement que l’issue de ce tournoi dépendra avant tout de sa capacité à élever encore son niveau de jeu. La qualité de son engagement sera en cela l’une des clés, notamment cet après-midi face à l’excellent joueur de contre qu’est Adrian Mannarino. Et, avec 67 jeux de service gagnés consécutivement à Wimbledon depuis le huitième jeu du premier set de sa demi-finale 2017 face à Tomas Berdych, il semble mieux armé que jamais. ATS

Belinda Bencic s’attaque à un sacré défi

Belinda Bencic est-elle vraiment de retour aux affaires? La Saint-Galloise va passer un test très sérieux cet après-midi à Wimbledon (14 h), où elle affronte l’Allemande Angelique Kerber (N° 11) en huitième de finale. Débarquée sur le gazon londonien sans aucune référence cette saison, la Suissesse vient de remporter trois matches de suite. Un petit événement sachant qu’elle n’avait pas encore réussi à enchaîner deux victoires cette année.

Ces trois succès ont, par ailleurs, été acquis face à de solides adversaires, les têtes de série Caroline Garcia (N° 6) et Carla Suarez Navarro (N° 27), et une bonne joueuse sur gazon en la personne d’Alison Riske (WTA 60). Enfin épargnée par les pépins physiques, et avec une confiance qui gonfle au fil des victoires, Belinda Bencic s’approche gentiment de son meilleur niveau, qui lui avait permis de grimper jusqu’au 7e rang mondial en février 2016.

Tout n’est certes pas encore parfait, mais la Saint-Galloise a le mérite de ne plus rien lâcher. Une force de caractère qui lui a permis de se sortir d’une situation très compliquée face à Alison Riske (quatre balles de match sauvées) puis, dans une moindre mesure, contre Carla Suarez Navarro (une balle de set sauvée). Lauréate de l’édition juniors en 2013 à Wimbledon, la Saint-Galloise jouera le deuxième 8e de finale de sa carrière à Church Road, trois ans après avoir été éliminée par Victoria Azarenka à ce stade de la compétition. Cette année encore, sa tâche s’annonce compliquée sachant qu’elle se frottera à un ancien N° 1 mondial et finaliste de Wimbledon (en 2016), Angelique Kerber.

Belinda Bencic bénéficie toutefois d’un certain ascendant psychologique sur l’Allemande. Elle l’a battue trois fois en autant de confrontations officielles, même si la dernière en date, en début d’année à la Hopman Cup – une exhibition –, avait été remportée par Angelique Kerber. «Je sais comment elle joue et ce qu’il faut faire pour la battre», a assuré Belinda Bencic, le moral gonflé à bloc après sa première belle semaine londonienne. Une semaine qui lui permettra, quoi qu’il arrive par la suite, de retrouver le top 50 de la hiérarchie WTA. ATS

Simona Halep et Alexander Zverev au tapis

Les têtes de série continuent de tomber dans le tableau féminin de Wimbledon.

Simona Halep n’a pas échappé à l’hécatombe à Wimbledon. Samedi, le N° 1 mondial a été sorti dès le 3e tour par la Taïwanaise Hsieh Su-Wei (WTA 48), 3-6 6-4 7-5. La Roumaine rejoint la longue liste des éliminées de marque. Si bien que, parmi les dix premières têtes de série, il n’y en aura qu’une seule en 8e de finale, la Tchèque Karolina Pliskova (N° 7).

Simona Halep avait pourtant largement les moyens de se qualifier. N’a-t-elle pas mené 5-2 dans l’ultime manche? Et n’a-t-elle pas bénéficié d’une balle de match? Incapable de porter l’estocade, elle a laissé Hsieh Su-Wei recoller, puis l’emporter. La défaite de la Roumaine, et des nombreuses autres prétendantes, fait surtout les affaires de Serena Williams (N° 25). En quête d’un 24e trophée majeur pour égaler le record de Margaret Court, l’Américaine voit son tableau se dégager jour après jour. Elle affrontera ainsi la modeste russe Evgeniya Rodina (WTA 120) aujourd’hui en 8e de finale.

Dans le tableau masculin, la principale victime du jour se nomme Alexander Zverev (N° 4). Battu par le revenant Ernests Gulbis (ATP 138), l’Allemand a été éliminé 7-6 4-6 5-7 6-3 6-0, essuyant une nouvelle déconvenue dans un tournoi du grand chelem. Le cadet des Zverev semblait avoir franchi un cap à Roland-Garros où, pour la première fois de sa jeune carrière, il s’était hissé en quart de finale d’un tournoi majeur. Il n’est toutefois pas parvenu à enchaîner à Wimbledon.

De son côté, Novak Djokovic (N° 12) a aussi été bousculé. Mais le Serbe a fini par s’en sortir face au Britannique Kyle Edmund (N° 21), s’imposant 4-6 6-3 6-2 6-4. Pas de souci, en revanche, pour Rafael Nadal. L’Espagnol a surclassé le jeune talent australien Alex De Minaur (19 ans, ATP 80) en trois sets (6-1 6-2 6-4). En accédant au 8e de finale, où il s’était arrêté l’an passé, le Majorquin est assuré de conserver le trône à l’issue du tournoi, même si son dauphin Roger Federer venait à remporter le trophée pour la neuvième fois. Rafael Nadal tentera de franchir pour la première fois le cap des 8es de finale depuis 2011, année de sa dernière finale. Pour ça, il devra battre Jiri Vesely (ATP 93), ce qui ne devrait pas lui poser problème, même si le Tchèque peut être redoutable au service du haut de son 1 m 98. ATS

Résultats

Wimbledon. 3e levée du grand chelem (44,4 millions de francs/gazon). 3e tour. Messieurs: Rafael Nadal (ESP/2) bat Alex de Minaur (AUS) 6-1 6-2 6-4. Ernests Gulbis (LAT) bat Alexander Zverev (GER/4) 7-6 (7/2) 4-6 5-7 6-3 6-0. Juan Martin Del Potro (ARG/5) bat Benoît Paire (FRA) 6-4 7-6 (7/4) 6-3. Novak Djokovic (SER/12) bat Kyle Edmund (GBR) 4-6 6-3 6-2 6-4. Milos Raonic (CAN/13) bat Dennis Novak (AUT) 7-6 (7/5) 4-6 7-5 6-2. Jiri Vesely (CZE) bat Fabio Fognini (ITA/19) 7-6 (7/4) 3-6 6-3 6-2. Gilles Simon (FRA) bat Matthew Ebden (AUS) 6-1 6-7 (3/7) 6-3 7-6 (7/2). Karen Khachanov (RUS) bat Frances Tiafoe (USA) 4-6 4-6 7-6 (7/3) 6-2 6-1.

Dames: Belinda Bencic (SUI) bat Carla Suarez Navarro (ESP/27) 6-1 7-6 (7/3). Hsieh Su-Wei (TPE) bat Simona Halep (ROU/1) 3-6 6-4 7-5. Angelique Kerber (GER/11) bat Naomi Osaka (JPN) 6-2 6-4. Jelena Ostapenko (LAT/12) bat Vitalia Diatchenko (RUS) 6-0 6-4. Daria Kasatkina (RUS/14) bat Ashleigh Barty (AUS/17) 7-5 6-3. Dominika Cibulkova (SVK) bat Elise Mertens (BEL/15) 6-2 6-2. Alexandra Sasnovitch (BLR) bat Daria Gavrilova (AUS/26) 6-3 6-1. Alison van Uytvanck (BEL) bat Anett Kontaveit (EST/28) 6-2 6-3.

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