La Liberté

«J’ai été capable de me battre»

Rafael Nadal, vainqueur de Dominic Thiem en finale de Roland-Garros, a su surmonter ses blessures

Publié le 11.06.2019

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Tennis » Rafael Nadal a été victime de blessures à répétition ces derniers mois. L’Espagnol s’est réjoui d’avoir «renversé une situation compliquée ces quatre dernières semaines», au-delà de son douzième sacre historique à Roland-Garros dimanche.

Vous avez vécu une année difficile avec de nombreux problèmes de santé. Cela rend-il ce titre encore plus satisfaisant?

Rafael Nadal: Cette année a été difficile, mais la précédente aussi. En 2018, je n’ai disputé que neuf tournois, et je n’en ai terminé que sept. J’ai tout de même terminé l’année au 2e rang mondial, en gagnant Roland-Garros et en étant proche de remporter Wimbledon (où il avait été battu 10-8 au cinquième set par Novak Djokovic, ndlr). J’ai abandonné à l’US Open. J’ai connu beaucoup de problèmes, j’ai souffert du genou, et j’ai dû subir une intervention au pied. Mon niveau de jeu était bon au début de cette année, mais j’ai ensuite eu des soucis à Indian Wells (où il avait renoncé à affronter Roger Federer en demi-finale, ndlr), à Acapulco. J’ai connu trop de difficultés au cours des 18 derniers mois. Cela rend ces dernières semaines encore plus spéciales.

A quel point a-t-il été difficile de vous relever jusqu’à vous imposer à Roland-Garros?

Quand vous avez plusieurs blessures qui s’enchaînent, c’est difficile. Après Indian Wells, je n’étais pas bien mentalement, physiquement non plus. J’avais perdu cette énergie. Parfois, quand vous recevez constamment des coups, vous êtes groggy, vous ne savez plus d’où ils viennent. Monte-Carlo et Barcelone ont été difficiles pour moi, mentalement je ne prenais plus de plaisir, j’étais trop inquiet à propos de mon état physique et, pour être honnête, trop négatif. Après mon premier match à Barcelone (contre Leonardo Mayer, ndlr), je suis resté seul quelques heures dans ma chambre, et j’ai réfléchi à ce qui m’arrivait et à ce que je devais faire. Une possibilité était de faire une pause, pour permettre à mon corps de récupérer, l’autre était de changer drastiquement mon attitude et ma mentalité pour jouer les semaines suivantes. J’ai été capable de changer, de me battre pour chaque petit progrès, sans espérer des avancées drastiques. Après, les choses se sont améliorées jour après jour, jusqu’à aujourd’hui. J’ai renversé une situation compli-quée ces quatre dernières semaines. A Rome, plus que le titre, ce sont mes sensations qui m’ont aidé à arriver ici en étant convaincu que je pouvais rivaliser pour le titre. Ici, j’ai joué un super tournoi. Bien sûr, gagner ce trophée signifie beaucoup. Mais personnellement, ce changement de dynamique, c’est la chose dont je suis le plus satisfait.

Avez-vous le record de titres en grand chelem de Roger Federer (20) en tête?

Bien sûr que ça me motive, mais ça ne m’obsède pas et ça ne m’a jamais obsédé. Bien sûr que j’aimerais, je ne vais pas mentir, mais est-ce que j’en fais l’objectif de ma carrière? Non. Ce n’est pas pour ça que je me lève chaque matin, que je m’entraîne, que je joue des tournois. Si je me retrouve en position de le faire et que j’y arrive, j’en serai très heureux. Mais j’ai déjà réussi quelque chose qui va bien au-delà de tout ce dont j’aurais pu rêver, j’ai une carrière longue et pleine de succès, j’ai vécu plein d’expériences que je n’aurais jamais pu vivre sans le tennis. Gagner 12 fois ici a une signification unique, j’accorde plus de valeur à ça qu’à toute autre statistique que je n’ai pas en tête.

Quel regard portez-vous sur la longévité de votre carrière dont certains doutaient en raison de votre style de jeu?

J’ai eu des problèmes, évidemment. Mais j’ai toujours trouvé un moyen de continuer à avancer, et je suis là, à 33 ans, je prends du plaisir, je joue du bon tennis. On verra combien de temps je suis capable de continuer comme ça. ats


Ashleigh Barty reine de Roland-Garros

Ashleigh Barty (No 8) est la nouvelle championne de Roland-Garros. L’Australienne a maîtrisé son sujet en finale, dominant la Tchèque Marketa Vondrousova (WTA 38) 6-1 6-3 pour cueillir son premier titre du grand chelem. Elle grimpe à la deuxième place mondiale. Agée de 23 ans, la joueuse du Queensland – dont le slice de revers fait merveille sur terre battue – est la première Australienne à conquérir un trophée majeur depuis le sacre de Samantha Stosur en 2011 à New York. Sa dernière compatriote à avoir triomphé sur l’ocre parisienne était Margaret Court, en 1973. Ce titre permet donc à Ashleigh Barty de devenir la dauphine de Naomi Osaka dans le classement WTA. Elle peut même rêver de détrôner rapidement la Japonaise, dont l’avance n’est que de 136 points. Elle abordera en pleine confiance la saison sur gazon, sa surface de prédilection. La progression d’Ashleigh Barty fut d’ailleurs fulgurante. Retirée du circuit WTA entre septembre 2014 et mai 2016 afin de tenter sa chance en... cricket, elle avait fait sa réapparition dans le classement mondial le 6 juin 2016, à la 623e place. L’Australienne, qui avait conclu l’exercice 2016 au 325e rang, est entrée dans le top 10 le 1er avril dernier après avoir conquis le titre à Miami. ats

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