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Les interrogations de Günthardt

A deux jours d’affronter le Canada en Fed Cup, le capitaine des Suissesses craint un match indécis

Publié le 05.02.2020

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Tennis » Avec Belinda Bencic en cheffe de file et un total de quatre joueuses du top 100 mondial, la Suisse partira mathématiquement avec les faveurs de la cote contre le Canada, au 1er tour de la Fed Cup nouvelle version. Mais le match de ce week-end à Bienne sera probablement plus indécis que ne l’indiquent les chiffres.

«Il y a trop de points d’interrogation pour savoir ce qui va se passer, alors mieux vaut nous contenter de nous préparer individuellement à être dans les meilleures conditions possibles sur le court», explique Heinz Günthardt, le capitaine de l’équipe de Suisse, interrogé notamment sur la présence ou non, dans le camp d’en face, de Bianca Andreescu. Car toute la question est là: Bianca Andreescu, 6e à la WTA et, surtout, reine du dernier US Open 2019, sera-t-elle de la partie? «Nous ne sommes pas en mesure de prendre une décision, nous évaluons la situation au jour le jour», répond la capitaine canadienne Heidi El Tabakh. La pépite de 19 ans, blessée au genou lors du Masters en fin de saison dernière, a dû renoncer à l’Open d’Australie faute de se sentir suffisamment remise.

Il est donc bien possible que Belinda Bencic, jamais aussi bien classée dans sa carrière (WTA 5), soit «LA» star de cette partie, qui aura lieu à Bienne vendredi et samedi. La Saint-Galloise, tombée en 16es de finale à Melbourne, aimerait sans doute prendre sa revanche sur une Andreescu qui l’avait battue 7-6 7-5 en demi-finales à Flushing Meadows l’été passé avant d’aller cueillir le titre.

Qui en numéro deux?

Heinz Günthardt peut, pour sa part, s’appuyer sur ses meilleures joueuses toutes, a priori, en pleine possession de leurs moyens. Tout comme Bencic, Jil Teichmann (WTA 68) et Viktorija Golubic (WTA 93) ont disputé l’Open d’Australie – défaites au 1er tour pour les deux – et Stefanie Vögele sort tout juste d’une finale (perdue) au Challenger de Newport Beach. «Belinda jouera, confirme le capitaine, mais je ne sais pas encore qui sera numéro deux.» Plus apparue sur un court depuis septembre, Timea Bacsinszky, retombée au 269e rang mondial, complète cette sélection (lire ci-dessous).

Pour Heidi El Tabakh, la Suisse est favorite de ce duel. Celle qui revendique une moitié de nationalité helvétique eu égard à son prénom – «ma mère m’a appelée ainsi car elle adorait l’histoire» – a, comme ses protégées, fait ses devoirs. Si la capitaine maîtrise autant le profil de ses adversaires qu’elle est incollable sur Heidi (son grand-père, Peter, les montagnes, tout y est passé!), Bencic et Cie ont de quoi se méfier. D’autant que le Canada peut aligner une Eugénie Bouchard certes 267e mondiale mais encore capable de mordre de temps à autre. L’ancienne 5e joueuse mondiale a remporté deux matches en début d’année à Auckland, ainsi que deux en qualifications à Melbourne. Elle avait surtout témoigné un certain orgueil en août dernier à Toronto en prenant un set à Andreescu (4-6 6-1 6-4) un mois avant la marche triomphale de la cadette à New York. ats


Bacsinszky: «J’ai vécu une année compliquée»

Eloignée des compétitions depuis septembre, Timea Bacsinszky n’est pas sûre de figurer dans l’équipe de quatre joueuses du capitaine Heinz Günthardt.

«Derrière notre leader Belinda Bencic, les quatre autres filles sélectionnées se situent à un niveau très proche, souligne Heinz Günthardt. On est privilégié de pouvoir s’appuyer sur autant de joueuses de cette qualité, mais en même temps, cela signifie que mon choix sera très difficile.» Car il s’agit de n’en retenir que trois entre Jil Teichmann (WTA 68), Viktorija Golubic (93), Stefanie Vögele (99) et Timea Bacsinszky (269).

Pourtant, la dernière nommée, malgré sa très grande expérience notamment en Fed Cup, semble partir avec une longueur de retard sur trois membres du top 100. Elle n’a tout simplement plus disputé de rencontre en compétition depuis le mois de septembre… Et un douloureux revers 6-0 6-0 concédé à Séoul contre l’Américaine Kristie Ahn. «Difficile à dire si je peux durer sur un long match. Me retrouver ici à Bienne et ne pas être ridicule à l’entraînement face à mes coéquipières, c’est déjà une victoire», explique Timea Bacsinszky.

La Vaudoise revient sur son long break. «J’ai vécu une année 2019 très compliquée, lâche-t-elle. Je ressentais une usure mentale et physique. J’avais besoin de prendre du recul. J’ai donc décidé de me laisser un peu de temps.» Timea Bacsinszky s’en est même laissé plus que prévu. «Pourquoi est-ce que j’aurais dû forcément essayer de disputer l’Open d’Australie?» questionne-t-elle avant de poursuivre: «J’ai gagné le droit, après 17 ans où j’ai tout fait, de dresser mon programme selon mes envies.»

A quoi ressemble-t-il, alors, le menu 2020? «Je reprendrai à plein temps le chemin des courts dès que mon corps me le permettra», répond la joueuse de 30 ans. «Je tire encore parfois le frein pour ne pas avoir trop de douleurs au dos. Il s’agit de trouver la juste limite, afin que je ne me mette pas dans le rouge. On verra de quelle manière la suite se profilera.» Peut-être que la Fed Cup se révélera quand même être un nouveau tremplin pour elle… «Je n’ai pas du tout choisi qui jouera, affirme Heinz Günthardt. Cela sera une question de feeling. Sélim Biedermann

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