Tennis » La carrière sportive de Feliciano Lopez, le volleyeur à la gueule d’ange, touche à sa fin. Le vétéran espagnol (37 ans), sorti au premier tour du Geneva Open par le Bosnien Damir Dzumhur (6-7 6-4 7-5), ne fera toutefois pas face au vide et aborde son autre vie, celle d’un directeur de tournoi, avec envie et curiosité, a-t-il expliqué à Keystone-ATS.

Quand il a fait ses débuts sur le circuit, en septembre 1997, le patron s’appelait Pete Sampras. Roger Federer, né comme lui en 1981, n’était pas encore passé professionnel. Les horizons et le tennis ont tellement changé depuis... «Complètement», acquiesce avec force l’Ibère. «Aujourd’hui, le jeu est devenu beaucoup plus rapide, les joueurs plus puissants et plus grands. Le jeu s’est tant développé qu’il ne ressemble parfois plus au tennis, en ce sens que l’on frappe si fort qu’il n’y a plus assez de temps pour penser. Nous sommes dans l’ère d’un tennis agressif.»

Plus de moyens

Dans l’ère, aussi et surtout, d’une professionnalisation d’ordre scientifique dans l’approche du jeu. «Les joueurs sont bien mieux préparés. Par le passé, le talent naturel pesait plus, mais les connaissances en matière d’entraînement, de nutrition, de préparation physique ou de récupération étaient moins développées. A l’époque, un type sorti d’un village je ne sais où pouvait devenir professionnel uniquement grâce à son talent naturel. De nos jours, les joueurs disposent de plus de moyens pour développer et exploiter leur potentiel. Tout s’est professionnalisé, y compris pour les très jeunes.»

Or, malgré cette spectaculaire évolution, Feliciano Lopez est toujours là, quoique rentré dans le rang (ATP 108). «Mon corps m’a bien aidé, reconnaît le gaucher. Je n’ai pas vraiment subi de blessure grave. Et, ces dernières années, j’ai été soucieux de prendre soin de mon corps (notamment par la pratique assidue du yoga, ndlr), de bien me reposer, de toujours avoir un poids parfait pour jouer. Il faut être parfaitement préparé pour affronter des adversaires plus jeunes de 15 ans, sinon c’est impossible.»

Itinéraire tout tracé

Du reste, cela fait déjà un certain temps que le natif de Tolède prépare l’après-carrière. Officiellement nommé cette année à la direction du Masters 1000 de Madrid, il a un itinéraire tout tracé. «Ce fut une expérience très positive. J’ai pu voir comment s’organisait un tournoi de si grande ampleur. Cela m’a offert une autre perspective, à tous les niveaux. D’habitude, nous les joueurs, nous sommes égoïstes et nous ne voyons pas les efforts qu’il faut fournir pour mettre tout cela sur pied. Là, j’ai pu mesurer ces efforts.»

Mais Feliciano Lopez avait déjà en lui certaines des qualités utiles à sa nouvelle fonction, comme cette élégance – la même que dans le jeu – naturelle importante quand on joue aussi un rôle de représentation. Et cela n’a pas échappé à Novak Djokovic, qui a tenu à chambrer l’Espagnol dans son discours après la finale à Madrid: «Tu avais un look fantastique cette semaine, je ne sais pas qui est ton tailleur mais tes costards étaient incroyables!» Un épisode qui fait sourire l’Espagnol: «Je savais qu’il allait me vanner sur mes costumes, je le connais si bien...» ats

Résultats et programme

Geneva Open. Tournoi ATP (524 340 euros/terre battue). Simple. Premier tour: Albert Ramos-Viñolas (ESP) bat Adrian Mannarino (FRA/6) 6-7 (2/7) 6-3 6-2. João Sousa (POR) bat Leonardo Mayer (ARG) 6-2 6-7 (6/8) 6-4. Federico Delbonis (ARG) bat Grigor Dimitrov (BUL) 1-6 6-4 6-2. Damir Dzumhur (BIH) bat Feliciano Lopez (ESP) 6-7 (2/7) 6-4 7-5. Deuxième tour: Alexander Zverev (GER/1) bat Ernests Gulbis (LAT) 6-2 6-1.

Aujourd’hui. Court central. 12 h: Marton Fucsovics (HUN/4) - Federico Delbonis (ARG), suivi de Taro Daniel (JPN) - Cristian Garin (CHI/3), suivi de João Sousa (POR) - Albert Ramos-Viñolas (ESP). Pas avant 18 h: Damir Dzumhur (BIH) - Stan Wawrinka (SUI/2).