La Liberté

Une si longue attente pour Federer

Après cinq titres conquis entre 2004 et 2008, le Bâlois n’arrive plus à aller jusqu’au bout à New York

Publié le 24.08.2019

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Tennis » Quelque chose s’est sans doute brisé à New York pour Roger Federer le lundi 14 septembre 2009. Après cinq succès de rang, le Bâlois n’était pas parvenu à réussir la passe de six à Flushing Meadows, battu en cinq sets par Juan Martin del Potro après avoir pourtant mené deux manches à une et après être passé à deux points de la victoire.

Depuis cette finale perdue, New York n’a plus vraiment souri à Roger Federer. Finaliste en 2015 face à Novak Djokovic, il reste sur une élimination l’an dernier en huitième de finale, battu davantage par la chaleur et l’humidité que par son adversaire John Millman. En fait, il n’a plus jamais retrouvé cette grâce qui lui avait permis de dompter Flushing Meadows entre 2004 et 2008 avec notamment des victoires mémorables en finale contre Lleyton Hewitt (6-0 7-6 6-0 en 2004) et Andre Agassi (6-3 2-6 7-6 6-1 en 2005).

Mortifiant souvenir

Cette année, Roger Federer débarque à New York toujours hanté par le souvenir mortifiant de ses deux balles de match non converties en finale de Wimbledon face à Novak Djokovic. A Cincinnati, l’un de ses tournois fétiches, il a laissé une impression bien mitigée avec sa défaite 6-3 6-4 en huitième de finale contre Andrey Rublev. Heureusement, un tableau ouvert jusqu’en demi-finale peut lui permettre de retrouver au fil des matches la confiance et un niveau de jeu «décent».

Pour cueillir enfin après une si longue attente ce sixième titre à New York qui n’aurait jamais dû lui échapper en 2009, Roger Federer devra théoriquement réussir un exploit qu’il n’a encore jamais réalisé dans un tournoi majeur: battre coup sur coup Novak Djokovic et Rafael Nadal. Le Serbe et le Majorquin, les maîtres des lieux depuis 2010 avec trois victoires chacun, s’avancent comme les deux grandissimes favoris du tournoi. Malgré sa défaite à Cincinnati devant Daniil Medvedev et un tableau assez «rude» avec la possibilité de croiser les routes de Stan Wawrinka et de... Medvedev, Novak Djokovic conserve une longueur d’avance. Le No 1 mondial n’a-t-il pas enlevé quatre des cinq derniers tournois du grand chelem?

Titré à Montréal d’une manière convaincante qui l’a incité à faire l’impasse sur le rendez-vous de Cincinnati, Rafael Nadal aborde cet US Open en pleine possession de ses moyens. Le Majorquin semble à l’abri d’une déconvenue avec un tableau dans lequel ne figurent que deux hommes vraiment dangereux, John Isner et Karen Khachanov. S’il s’impose à New York, Rafael Nadal ne sera plus qu’à un titre du record des 20 victoires de Roger Federer dans les tournois du grand chelem. L’odeur du sang peut le transcender.

Des favorites à la pelle

Si on voit mal le titre échapper à un l’un des membres du «Big Three», désigner une favorite pour le simple dames est un exercice difficile. De la tenante du titre Naomi Osaka à Serena Williams bien sûr, elles sont une douzaine de joueuses capables de rafler la mise. Septième de la Race, Belinda Bencic est l’une des outsiders même si la Saint-Galloise n’a jamais vraiment brillé dans les tournois majeurs avec un seul quart de finale à son actif, en 2014 à New York justement. Blessée au pied gauche à Cincinnati où elle a été contrainte à l’abandon devant Victoria Azarenka, la Saint-Galloise est rétablie. Elle a pu disputer cette semaine une exhibition à Albany et peut donc songer à un éventuel huitième de finale contre Naomi Osaka qu’elle a déjà battue à deux reprises cette année.

Adversaire de Maria Sharapova au premier tour et peut-être de Timea Bacsinszky au deuxième, Serena Williams sera, bien sûr, la femme vers laquelle se tourneront tous les regards. Une année après avoir littéralement pété les plombs en finale face à Naomi Osaka, l’Américaine poursuivra sa quête d’un 24e titre du grand chelem pour égaler le record de Margaret Court. Mais cette finale de 2018 comme celle de Wimbledon perdue le mois dernier face à Simona Halep suscitent une interrogation qui semblait incongrue il n’y a pas si longtemps: Serena Williams a-t-elle encore les nerfs pour gagner un grand tournoi. ats

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