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Guin n’a plus rien à perdre

Sans solution face à Neuchâtel hier soir, les Power Cats ont laissé filer l’acte III de la finale des play-off

A la fin de la rencontre, la déception pouvait se lire sur les visages singinois. Keystone
A la fin de la rencontre, la déception pouvait se lire sur les visages singinois. Keystone

Patrick Biolley, Neuchâtel

Publié le 13.04.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Volleyball » Il y a des soirs où rien ne fonctionne. Quand c’est en finale, et surtout quand cela offre une balle de championnat de Suisse à l’adversaire, l’issue en devient quasi tragique. En témoigne le départ au vestiaire de l’équipe singinoise à la fin de la rencontre une fois l’hommage à Martina Halter (lire ci-dessous) terminé. Si l’entraîneur et deux joueuses sont revenus à l’interview, le troisième acte de cette finale s’est lui définitivement envolé. Les Power Cats ont perdu 3-0 hier soir à la Riveraine et ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes.

Dès l’entame de la rencontre, les Singinoises ont semblé dépassées par les événements. Les joueuses étaient comme perdues dans cette Riveraine qu’elles avaient pourtant su sublimer sept jours plus tôt. «C’est surtout la volonté qui a manqué, cette envie d’aller chercher le point, peste Dario Bettello. Nous attendions un peu trop, nous hésitions un peu trop, comme si les joueuses n’étaient pas libres dans la tête. Et même les situations claires, nous les avons mal gérées.»

Quelques fulgurances

Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Face aux erreurs crasses, il y a eu quelques fulgurances matérialisées dans les mains de Trine Kjelstrup, mais l’inconstance de la Danoise a coûté cher aux Singinoises. Annoncée comme la clé du match, la réception de Guin a également connu trop de ratés. Et même quand les Fribourgeoises étaient bien placées, ces sempiternelles petites fautes ont miné la concrétisation de leurs actions. «C’était dur de trouver le rocher auquel s’accrocher, image Samantha Cash. Après le premier set pas terrible, la rencontre a été plus serrée. Mais ce n’était pas suffisant. Ceci aussi à cause de Neuchâtel qui a fait un super match.»

Oui l’adversaire n’est plus le même que lors de l’acte I remporté par Guin. Mais les Power Cats ne sont plus les mêmes non plus. Malgré leur avantage dans la deuxième manche (4-9), elles ont rapidement lâché un partiel de 10-5 à Neuchâtel qui a pu recoller et remporter le set 25-19. Et la dernière manche? Les Fribourgeoises ont su rester au contact, avant de lâcher à 12-11 pour laisser un avantage de cinq points au NUC (16-11). L’ultime baroud d’honneur pour revenir à deux unités (22-24) a été inutile.

Revenir à la Riveraine

Transfigurées en une semaine, les Power Cats ont trois jours pour retrouver leur meilleure forme, celle qui est capable de déplacer des montagnes et de, pourquoi pas, obtenir un match décisif. Car oui, Guin est au pied du mur et n’a plus le droit à l’erreur. Si les Singinoises rêvent encore de titre, il est temps de matérialiser cette envie et ceci dès jeudi au Leimacker. «Nous sommes en finale du championnat!, tonne Dario Bettello. Si quelqu’un n’est pas motivé à ce stade de la compétition, il doit arrêter. La façon dont nous avons abordé le match nous a empêchés de faire mieux.» Mené 2-1 dans cette série, Guin n’a plus rien à perdre. «Jeudi, chez nous, ce sera 0-0 et tout sera dans nos mains, dit Samantha Cash. Il y aura de la pression, tant positive que négative, mais une chose est sûre, je veux revenir dans cette salle pour un cinquième match.»

Neuchâtel - Guin 3-0

(25-14 25-19 25-21) La Riveraine: huis clos

Neuchâtel: Holt (11 points), Halter (4), Petitat (3), Scambray (19), Page (10), Wassner (3); Benson (0); Lengweiler (2). Entraîneure: Lauren Bertolacci.

Guin: Wieland (1), Sulser (4), Kjelstrup (16), Steinemann (7), Cash (5), Pierret (2); Deprati (0); Mebus (0), Eiholzer (5), Zurlinden (1). Entraîneur: Dario Bettello.

Notes: Chiara Petignat sort sur blessure à 17-20 dans le deuxième set.

Coup par coup

Coup de poker

Elle était la surprise du chef, celle qui devait stabiliser la réception à la place d’une Nicole Eiholzer pas toujours à l’aise derrière. Sarina Wieland a bien tenté de relancer les Power Cats dans un premier set totalement à l’avantage de Neuchâtel, notamment grâce à un bloc autoritaire permettant aux Singinoises de revenir à quatre petits points de leur adversaire. Hélas, le coup de poker de Dario Bettello n’a pas portéses fruits et la Lacoise d’origine a dû laisser sa place au début du troisième set avec un petit point au compteur… un bloc.

Coup de chapeau

Après 16 ans au plus haut niveau, Martina Halter a décidé de mettre un terme à sa carrière à l’issue de cette saison. La centrale avait rejoint Neuchâtel en 2014 après avoir joué chez elle, à Obwald, et à Lucerne avant de découvrir la Riveraine. Grande artisane du titre du NUC en 2019, elle avait notamment été un des bourreaux de Guin en demi-finale. Sa carrière a malheureusement été marquée par des blessures. Elle avait dû quitter les championnats d’Europe de 2013 et avait manqué l’édition 2019 à cause de ses genoux. PB

 

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