Volleyball >> Franches-Montagnes ne laisse pas forcément de bons souvenirs à Guin. La formation jurassienne avait privé les Singinoises du bronze voilà deux saisons et, cette année, c’est la seule équipe de la seconde moitié du classement à avoir battu les pensionnaires du Leimacker, c’était le 28 octobre aux Breuleux. Les circonstances étaient certes défavorables pour Dario Bettello et ses joueuses: deux joueuses étrangères blessées, une autre amoindrie et Inès Granvorka qui avait dû jeter l’éponge en cours de rencontre. Et défaite, il y avait eu.

L’entraîneur avait d’ailleurs prévenu à la veille de cette rencontre: «VFM est une formation qui a un top 6 très fort, mais aucune solution de remplacement viable. Quand ça tourne en sa faveur, ça peut faire mal.» Les personnes qui n’étaient pas au courant l’ont appris par l’exemple, ce mercredi soir, lors de la victoire, tout de même, de Guin sur le score de 3-1. Car oui, rien n’a été simple pour cette avant-dernière journée de saison régulière.

Dur de se mettre dedans

Franches-Montagnes est une équipe accrocheuse. N’a-t-elle pas poussé tous les cadors du championnat dans leurs derniers retranchements? A plusieurs reprises cette saison, les Jurassiennes ont longtemps collé les favorites dans le set initial, ou mieux: ont remporté une manche voire deux. Les Power Cats ont ainsi dû sortir les griffes dans le premier set et cela n’a même pas suffi. Si elles étaient largement supérieures dans le jeu, les protégées de Dario Bettello ont péché à l’exécution. En laissant un petit trou à l’adversaire, ce dernier ne s’est pas gêné pour s’y engouffrer. Un smash dehors, un service dans le filet, un bloc un peu court et c’est une première manche qui s’envole. «Nous savions pourtant de quoi nos adversaires étaient capables, souffle Inès Granvorka. Elles ont dérangé les meilleures équipes, nous étions dans un jour sans, voilà le résultat.» Après Schaffhouse, Sm’Aesch et Neuchâtel, cela a été donc au tour de Guin d’égarer un set à la maison contre Franches-Montagnes. Mais cela a été la seule surprise de la soirée, heureusement pour les 387 spectateurs venus au Leimacker pour cette rencontre.

Car, contre cette formation de l’arc jurassien, il faut rapidement remettre les pendules à l’heure. Cela a été fait, laborieusement, dès le set suivant. Les Power Cats ont d’abord pris trois points d’avance dès l’entame de la manche pour ensuite porter cet avantage à sept points, mais Franches-Montagnes est revenu à égalité (20-20) et a même mené d’un point (22-23). Guin a finalement pu souffler et l’emporter (25-23) sur une erreur de leurs adversaires. Le rythme retrouvé, Guin a ensuite dominé, toujours aussi péniblement, mais les Jurassiennes se sont montrées plus dociles.

Lorgner la première place

Au final, cette partie assure le statu quo en tête du championnat, voilà tout. Si la formation singinoise espère encore terminer à la première place au bout de la saison régulière, elle devra battre Schaffhouse au Leimacker dimanche (16h30) tout en espérant une défaite de Sm’Aesch chez cette même équipe de Schaffhouse la veille. «Nous avons pris un coup derrière la tête après la défaite en quarts de final de Coupe contre Kanti, admet Inès Granvorka. C’était un de nos principaux objectifs, il n’a pas forcément été simple de se reconcentrer sur le championnat. Il a fallu nous remettre en question. Ce genre de partie serrée et la perspective de pouvoir jouer encore la première place nous font donc le plus grand bien.»

A un match du terme du championnat régulier, cette victoire à l’arraché n’a cependant pas dû rassurer Dario Bettello et les spectateurs du Leimacker. Si Brianna Beamish montre enfin l’étendue de son potentiel et qu’Inès Granvorka retrouve son niveau, Danielle Harbin - qui a été remplacée en milieu de troisième set par Francine Marx - et Sabel Moffett marquent le pas en cette fin de saison.

«Brianna a fait un match exceptionnel, lâche Dario Bettello en pointant ses 24 points et 60% à l’attaque. Inès aussi! Elle s’est enfin libérée. L’important est que nous ayons réussi à tourner le match, même en ayant plusieurs joueuses en dessous de leur niveau habituel.» Autant dire qu’il ne faudrait pas que la blessure de Kerley Becker (cheville) ne tienne la Brésilienne trop longtemps éloignée du terrain, car sans elle, c’est tout le bateau singinois qui prend l’eau. «Je suis heureux d’avoir pu jouer un match aussi serré maintenant, à l’orée des play-off, le genre de partie qui repoussent les limites des filles», conclut Dario Bettello.

Guin - Franches-Montagnes 3-1
(24-26 25-23 25-22 25-19)
Guin: Sulser, Harbin, Granvorka, Moffett, Marbach, Beamish; Deprati; Rottaris, Marx, Brunner, Zurlinden. Entraîneur: Dario Bettello
Franches-Montagnes: Rothenbühler, Juric, Cukseeva, Szafraniec, Vlasic, Mitrovic; Hasler; Varé, Nicolet, Klopfenstein, Chappatte, Monnin. Entraîneur: Olivier Lardier.
Notes: Guin a joué avec trois joueuses étrangères, Kerley Becker étant blessée.

Le point en Ligue A

Classement: 1. Aesch-Pfeffingen 20/51. 2. Guin 19/50. 3. Kanti Schaffhouse 19/37. 4. Neuchâtel 20/36. 5. Lugano 19/25. 6. Franches-Montagnes 19/21. 7. Genève Volley 20/10. 8. Cheseaux 20/7.