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Suicide assisté: une révolution?

Publié le 12.10.2018

Temps de lecture estimé : 1 minute

L’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) propose des directives révolutionnaires sur le suicide assisté. Elles seront examinées le 25 octobre par la faîtière des médecins suisses. Contrairement à la situation actuelle, selon le critère jugé objectif de la maladie incurable et de la situation du patient en fin de vie, elle va plus loin, très loin: elle élargit le champ d’application de l’assistance «aux patients qui souhaitent une aide médicale pour mettre fin à leur vie, que la mort soit imminente ou non».

Elle précise qu’il s’agit bien «de patients dont le désir n’est pas motivé par une maladie». Il suffirait au fond de dire: «Je me déclare fatigué/e de la vie et je veux me donner la mort de manière lucide et déterminée. J’ai donc droit à demander l’assistance au suicide.» Plus problématique encore: «Ces directives sont également applicables aux enfants et adolescents de tous âges.»

Comment justifier pareille révolution? L’Académie propose l’abandon du critère objectif au profit de la seule autodétermination subjective du sujet: celui de la souffrance insupportable. Le sujet qui désire mourir estime pour sa part qu’il ne supporte plus sa situation et qu’il veut en finir.

Mais comment un médecin pourrait-il mesurer une souffrance purement subjective pour justifier l’autorisation d’assistance légalement nécessaire? Plus grave d’un point de vue éthique: comment peut-on ouvrir la porte du suicide assisté aux enfants et ados? N’ont-ils pas besoin, à leur âge instable, de se donner des raisons de vivre plutôt que l’examen de motifs d’en finir? Je juge comme beaucoup de médecins que ces propositions vont trop loin et j’espère qu’elles seront rejetées.

François Gachoud,

philosophe, Bulle

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