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A la dernière minute, Berne renonce

Le canton de Berne n’a pas participé aux festivités officielles du 40e anniversaire de la création du Jura

Publié le 24.06.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Anniversaire » Les festivités du 40e anniversaire du Jura se sont déroulées hier à Saignelégier en l’absence du canton de Berne. Sa venue a été annulée à la dernière minute pour des raisons de sécurité, preuve que la Question jurassienne reste vive.

«Nous avons été informés ce matin. Le Gouvernement jurassien et la police nous ont annoncé qu’ils ne pouvaient pas garantir notre sécurité», a expliqué hier le conseiller d’Etat bernois Pierre Alain Schnegg à Keystone-ATS. Le délégué aux affaires jurassiennes du Conseil exécutif bernois, qui s’est engagé pour le maintien de Moutier dans le canton de Berne, n’a pas voulu faire d’autres commentaires.

Le conseiller d’Etat francophone ne devait pas faire de discours hier, Mais sa seule présence avait été considérée comme une provocation par certains militants autonomistes jurassiens et prévôtois.

«Eléments perturbateurs»

Le Gouvernement jurassien et la police cantonale n’ont pas voulu donner de détails sur une éventuelle menace visant Pierre Alain Schnegg et le reste de la délégation bernoise. «C’est regrettable, mais nous n’avions pas d’autre choix que de les informer que la situation était extrêmement délicate», a souligné le président du Conseil d’Etat jurassien Jacques Gerber.Le ministre a néanmoins évoqué certains «éléments perturbateurs» qui auraient pu gâcher le fête. «Il y a des groupuscules qui sont restés accrochés à un certain passé», a-t-il reconnu. «Un Etat responsable ne peut pas jouer avec la sécurité des Confédérés», a-t-il ajouté.

Cette annulation de dernière minute prouve que la Question jurassienne, et plus particulièrement l’appartenance cantonale de Moutier, demeure sensible. L’ombre de la cité prévôtoise a d’ailleurs, et comme prévu, plané sur les festivités.

L’avenir de Moutier, qui sera réglé devant les tribunaux, a aussi été évoqué par le conseiller fédéral Alain Berset en clôture de la partie officielle. «Nous ne pouvons que souhaiter une décision de droit qui soit rapide et qui permette aux uns et aux autres de savoir enfin à quoi s’en tenir», a dit le ministre de l’Intérieur, très applaudi lors de son allocution devant la halle du marché-concours.

Frontières pas définitives

Tout aussi acclamé, Jacques Gerber a relevé dans son discours que les frontières du Jura n’étaient toujours pas définitives. «Nous avons hâte de voir cette ville rejoindre la maison jurassienne et qu’elle puisse participer activement à la suite de notre développement», a-t-il lancé.

Le ministre a aussi exprimé sa reconnaissance aux cantons suisses qui ont permis l’entrée en souveraineté du Jura le 24 septembre 1978, lorsque le peuple suisse acceptait par 82,3% de oui la création du nouveau canton, entré en souveraineté le 1er janvier 1979. «En 40 ans, le Jura s’est donné les moyens d’exister», a-t-il affirmé.

La création du canton du Jura est «une grande page de notre histoire contemporaine, une histoire particulière et très forte», a relevé Alain Berset. Le conseiller fédéral s’est saisi d’un drapeau jurassien après son discours, avant d’entonner La Rauracienne avec la foule.

Placée sous haute surveillance policière, la journée s’est déroulée sans incident, hormis l’absence de la délégation bernoise. ATS

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