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Accusé de plagiat, il devra s’expliquer

L’Union suisse des arts et métiers (Usam) veut une expertise externe au sujet de son directeur désigné

Accusé de plagiat, il devra s’expliquer
Accusé de plagiat, il devra s’expliquer
Publié le 22.03.2023

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Polémique » Le comité directeur de l’Union suisse des arts et métiers (Usam) a décidé de demander une expertise externe sur les accusations de plagiat dont fait l’objet son directeur désigné, Henrique Schneider. Ce dernier pourra ainsi «prendre position».

Henrique Schneider, nommé le 8 février pour succéder dès le 1er juillet à Hans-Ulrich Bigler à la tête de l’Usam, doit faire face à de graves reproches révélés dimanche par la NZZ am Sonntag. Il est soupçonné de plagiats en série et aussi d’avoir menti en indiquant deux chaires de professeur afin d’enjoliver son CV.

«La grande crédibilité de l’Union suisse des arts et métiers est centrale pour nous. Nous voulons faire examiner l’affaire de manière complète et exhaustive par une expertise externe et indépendante», déclare Fabio Regazzi, président de l’Usam, dans le communiqué envoyé mardi.

L’occasion de répondre

Les accusations de plagiat se basent notamment sur une expertise du chercheur autrichien Stefan Weber, spécialiste de la question. Henrique Schneider – qui travaille depuis 2010 à l’Usam, avec la fonction de directeur adjoint depuis 2015 – aurait fait du plagiat dans ses publications scientifiques depuis au moins dix ans.

Confronté aux reproches de manipulation de curriculum vitae, Henrique Schneider, âgé de 45 ans, a admis dans la NZZ am Sonntag qu’il ne portait pas de titres académiques.

L’Usam a précisé mardi vouloir désormais faire examiner les accusations par une personne indépendante et reconnue en demandant une expertise externe. Henrique Schneider aura ainsi l’occasion de répondre aux accusations. L’expertise devrait être bouclée avant son entrée en fonction.

L’organisation relève que le directeur désigné peut se prévaloir d’«un parcours convaincant» jusqu’à présent au cours de son travail à l’Usam. Il a en outre «obtenu les meilleurs résultats lors d’une procédure de sélection professionnelle, menée par la société de recherche de cadres réputée Mercuri Urval».

Des paragraphes entiers

Le chercheur autrichien Stefan Weber a documenté un total de 65 plagiats de texte dans dix publications scientifiques et journalistiques de M. Schneider. Dans son expertise, Stefan Weber dit avoir trouvé des fragments de plagiat parfois longs de plusieurs paragraphes. Les sources des plagiats sont, entre autres, Wikipedia, l’Encyclopédie de philosophie de Stanford et un mémoire de fin d’études déposé à Lucerne.

L’expert a également constaté deux abus de titre dans les données d’auteur de diverses publications de M. Schneider. Contrairement à ce qu’il a déclaré en 2011 et 2015, Henrique Schneider n’a jamais été professeur à l’Université de Vienne ni à celle de Graz.

Contacté dimanche par l’agence Keystone-ATS, Henrique Schneider rejette toutes les accusations. Il ne porte pas de titres académiques et intervient chaque fois qu’il remarque que de tels titres et fonctions lui sont associés, explique-t-il.

En ce qui concerne les accusations de plagiat, il affirme rédiger ses textes «avec le plus grand soin, en mentionnant les sources littéraires et les citations». Selon lui, les reproches de la NZZ am Sonntag sont imprécis. ats

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