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Appel au calme dans les centres fédéraux

Publié le 19.01.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Asile » La gestion de la violence dans les centres pour requérants est à améliorer, selon un rapport.

La violence et les conflits devraient être mieux gérés dans les centres fédéraux pour requérants d’asile. Le personnel de sécurité devrait être mieux formé. La commission nationale de prévention de la torture a publié hier ses nouvelles recommandations.

Chargée de contrôler la situation des personnes privées de liberté ou dont la liberté de mouvement est restreinte, la commission a visité les centres fédéraux pour requérants d’asile en 2019 et 2020. Pour elle, la manière de résoudre les conflits et la violence laisse à désirer dans ces hébergements et un système de gestion des conflits y fait défaut.

A plusieurs reprises, le personnel de sécurité des centres fédéraux a utilisé des moyens disproportionnés, relève le rapport sur la base de témoignages. Il s’agit par exemple de l’immobilisation corporelle, de l’utilisation de gels au poivre ou du placement en salle de «réflexion». Des procédures pénales ont été engagées contre des agents de sécurité pour usage arbitraire ou disproportionné de la force ou d’abus de pouvoir.

La commission recommande donc une gestion systématique des plaintes. Cette approche plus transparente permettrait de régler les conflits le plus souvent possible sans faire usage de la force, à dissiper les malentendus et la défiance entre les requérants d’asile et le personnel de sécurité. La justice pénale ne se concentrerait que sur les cas qui le justifient.

Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), responsable général des hébergements, prépare un plan de gestion des conflits pour tous les centres. Il sera harmonisé avec le plan de prévention de la violence, ce que salue la commission.

Les entreprises de sécurité doivent en outre recruter des employés expérimentés et formés spécifiquement aux charges requises dans un centre fédéral pour requérants d’asile. Elles doivent prévoir une formation nettement plus longue et plus poussée de leur personnel. Le SEM est notamment prié de prévoir des moyens financiers à cet effet.

Une autre recommandation de la commission concerne la prise en charge psychiatrique limitée actuellement aux situations aiguës.

Dans ses conclusions, la commission relève également plusieurs points positifs. Les requérants d’asile sont en général hébergés dans des conditions répondant aux droits humains et fondamentaux.

La commission a visité de janvier 2019 à juillet 2020 les centres de Boudry (NE), de Balerna (TI), de Chiasso (TI), de l’Aéroport de Genève, de Kappelen (BE), de Kreuzlingen (TG) et de la «Via Motta» à Chiasso, ainsi que l’hébergement de la halle 9 à Oerlikon, géré par la ville de Zurich. ATS

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