La Liberté

Centrale à gaz prête en février

Béquille énergétique de la Suisse, l’installation de réserve de Birr se met en place

Fabrice Moeckli

Publié le 29.11.2022

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Argovie » La centrale à gaz de réserve de Birr (AG) devrait être prête à fonctionner en février. L’installation, construite par General Electric (GE) Gas Power sur mandat de la Confédération, doit produire de l’électricité en cas d’urgence. Le calendrier est «très sportif», a déclaré lundi Christian Verhoeven, responsable du projet, lors d’une rencontre avec la presse à Birr. A son avis, les délais seront respectés.

Conformément au contrat passé avec l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), la centrale de réserve doit pouvoir être mise en service le 15 février en cas de besoin. La centrale compte huit générateurs, qui peuvent fonctionner au gaz, au pétrole ou à l’hydrogène.

Les premiers générateurs à turbine à gaz sont arrivés mi-novembre et ont déjà été installés, a précisé Christian Verhoeven. Les turbines à gaz doivent être raccordées en décembre. Des tests d’exploitation seront ensuite effectués, selon GE Gas Power.

Cette première centrale suisse de réserve dispose d’une puissance de 250 mégawatts, ce qui correspond au quart de la puissance de la centrale nucléaire de Leibstadt (AG). Les huit générateurs resteront en place jusqu’en 2026. La Confédération chiffre le coût total de l’opération à 460 millions de francs.

Valeurs limites relevées

Afin de permettre l’utilisation de la centrale de Birr, la Confédération va relever temporairement les valeurs limites autorisées pour les émissions d’oxyde d’azote et de monoxyde de carbone. Les détails réglementaires n’ont pas encore été fixés.

Selon l’OFEN, la centrale de réserve de Birr émettrait entre 2,8 et 4,8 tonnes d’oxyde d’azote par jour et entre 2,8 et 6,6 tonnes de monoxyde de carbone. Les émissions varient selon qu’elle utilise du gaz ou du pétrole. Dans la mesure du possible, les huit turbines fonctionneront au gaz, avait précisé l’OFEN à fin octobre.

Pour deux semaines d’exploitation au gaz naturel, l’installation dégagerait au maximum 39 tonnes d’oxyde d’azote ou 68 tonnes avec du pétrole. Cela correspondrait aux émissions annuelles d’environ 50 000 voitures diesel ou 2500 camions, selon l’OFEN.

Mur antibruit

Afin de réduire le bruit émis par la centrale, les cheminées des huit turbines seront équipées de silencieux. Un mur antibruit sera construit pour soulager les habitants du lotissement voisin.

Le Gouvernement argovien soutient le projet de centrale. Elle représente toutefois «une grande nuisance» pour la commune et sa population. L’exécutif demande donc à la Confédération que les assouplissements en matière de bruit et d’émissions ne soient appliqués que cet hiver, et que la centrale ne soit exploitée qu’en dernier recours.

Communes à indemniser

Le Gouvernement argovien est aussi d’avis que la Confédération doit indemniser les communes de Birr et de Lupfig (AG) pour les inconvénients liés à la centrale. L’OFEN est déjà en train de négocier avec les deux communes concernées.

Lundi, une douzaine d’activistes du climat ont manifesté contre cette centrale de réserve devant l’entrée du site. ATS

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