Des agences troubles
Le marché de l’assistance à domicile, non médicale, attise les convoitises d’acteurs sans autorisations
SANDRINE HOCHSTRASSER
Temps de lecture estimé : 9 minutes
Personnes âgées » Sur son curriculum vitæ, Elena*, Slovaque de 45 ans, affirme maîtriser l’allemand. Il s’avère qu’elle ne comprend guère plus que les salutations d’usage. Peu importe. Ulrich*, biennois de plus de 90 ans, la trouve bienveillante. Et grâce à elle, le veuf peut demeurer dans sa villa proche du lac de Morat, plutôt que d’être placé en EMS.
Elena réside un mois sur deux chez le retraité, 24 h sur 24, 7 jours sur 7, pour lui tenir compagnie, l’emmener en promenade et s’occuper des tâches ménagères (mais pas des soins). Elle fait partie de ces dizaines de milliers de femmes d’Europe de l’Est – selon le Conseil fédéral – à passer nos frontières en minibus, pour s’occuper de nos aînés, recrutée par ces agences qui fleurissent dans le pa