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Faute grave avec Mussolini

Publié le 25.06.2022

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Université de Lausanne » Le retrait du doctorat honorifique remis au dictateur en 1937 n’est pas recommandé par le rapport d’un groupe de travail.

«Le groupe de travail considère que l’octroi du doctorat honoris causa à Benito Mussolini a constitué une faute grave commise par les instances universitaires et politiques d’alors. Ce titre constitue une légitimation d’un régime criminel et de son idéologie. Il recommande dès lors à l’Université de Lausanne de reconnaître et d’assumer cela», affirme un groupe de travail dans un rapport de 29 pages publié hier. Le doctorat honoris causa avait été octroyé en 1937 par l’UNIL au dirigeant fasciste italien.

Mandaté en septembre 2020 par la direction de l’UNIL, ce groupe de travail interne de quinze personnes appuyées par plusieurs experts externes a travaillé deux ans sur ce sujet controversé. Il s’agit d’historiens, professeurs d’éthique ou encore de juristes. L’objectif était d’aller plus loin que le «livre blanc» publié en 1987.

En réponse à ce rapport, la direction réaffirme clairement qu’en remettant le titre au dictateur italien, «l’Université de Lausanne a failli à sa mission et aux valeurs académiques fondées sur le respect de l’individu et la liberté de pensée». Dans une prise de position publiée sur le site internet de la haute école, elle écrit: «Plutôt que renier ou effacer cet épisode qui fait partie de son histoire, la direction de l’UNIL veut qu’il serve d’avertissement permanent sur de possibles dérives idéologiques auxquelles toute personne, institution – à commencer par l’UNIL elle-même – ou société est exposée en tout temps»,.

Le rapport d’expert ne recommande toutefois pas de retirer ce doctorat. Tant sur le plan juridique qu’éthique, la question du retrait n’est ni satisfaisante ni évidente. La base légale fait d’ailleurs défaut. «Retirer ce titre à Benito Mussolini, ce serait l’enlever du débat démocratique, qui est au cœur du fonctionnement de l’université, a réagi pour sa part le recteur Frédéric Herman dans une interview publiée sur le site de l’UNIL.

Le Groupe de travail propose quatre mesures pour guider une politique mémorielle, aussitôt adoptées par la direction. Notamment l’ouverture d’un site internet dédié à l’affaire. ATS

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