La Liberté

L’assassinat d’Adeline examiné

Publié le 19.04.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Genève »  La Pâquerette avait pris trop de libertés, selon la commission d’enquête parlementaire.

A Genève, la commission d’enquête parlementaire (CEP) sur l’assassinat d’Adeline par un détenu a rendu son rapport. Le document ne dresse pas les responsabilités des uns et des autres dans le drame, mais établit l’ensemble des faits.

«Notre travail n’était pas de désigner des responsables», a souligné hier le député UDC Thomas Bläsi, coauteur du rapport avec son collègue socialiste Roger Deneys. La CEP n’a voulu écarter aucune piste et ne s’est pas focalisée sur un service de l’Etat en particulier, comme ont pu le faire d’autres rapports.

Le document de 177 pages constate toute une série de dysfonctionnements au sein de l’administration qui a permis au violeur récidiviste Fabrice A. d’égorger sa sociothérapeute lors d’une sortie accompagnée le 12 septembre 2013. Il édicte aussi de nombreuses recommandations afin d’éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise.

La CEP a eu besoin de trois ans de travaux avant de publier son rapport. «Nous avons parfois eu accès tardivement à certains documents», s’est justifié son président, le MCG Jean-Marie Voumard. Les commissaires estiment que l’attente n’a pas été inutile. Des éléments sur l’affaire ne figurent dans aucun autre rapport.

La CEP a notamment décortiqué le fonctionnement de La Pâquerette, le centre de réinsertion de détenus dangereux où travaillait Adeline, et qui était situé au sein de la prison de Champ-Dollon. Le rapport retrace toute l’histoire de l’unité et relève qu’au fil du temps, la structure s’est déconnectée du reste de l’administration.

La Pâquerette était sous l’autorité du secrétariat général des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) au moment de l’assassinat d’Adeline. Jamais personne ne s’est posé la question de la pertinence d’un tel rattachement, s’est étonné Roger Deneys. Or, cette organisation empêchait une supervision médicale du centre. Le fait que La Pâquerette se trouvait à l’intérieur de la prison de Champ-Dollon posait aussi problème.

Avant la CEP, quatre rapports avaient déjà été rédigés sur l’assassinat d’Adeline. Deux ont été faits à la demande du Gouvernement genevois, un autre, des HUG, portait sur la directrice de La Pâquerette et enfin le dernier concernait la directrice du Service d’application des peines et des mesures (SAPEM). ATS

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