La burqa à l’ère du masque
La votation sur l’interdiction de se dissimuler le visage tombe comme un paradoxe en pleine crise sanitaire, alors que les masques ont envahi l’espace public. Karin Keller-Sutter a lancé ce mardi la campagne du «non»
Philippe Castella
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Politique » La scène était un brin cocasse ce mardi: couverte d’un élégant masque en tissu noir moucheté de formes géométriques, Karin Keller-Sutter est venue lancer devant les médias la campagne du non à l’initiative antiburqa, qui vise une interdiction de se dissimuler le visage en public. Impossible d’esquiver ce paradoxe: «Il y a un an, il était encore inimaginable pour nous qu’à cause de la crise du coronavirus, on doive aujourd’hui tous porter un masque», a déclaré la conseillère fédérale en ouverture. «Je ne m’y suis toujours pas habituée», a-t-elle confessé. «Quand on se rencontre, on doit pouvoir voir le visage de l’autre, car on peut y lire beaucoup de choses.»
Voir le visage de l’autre comme fondement des relations humaines dans nos sociét&ea