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La monnaie virtuelle se fait attendre

Publié le 20.07.2019

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Facebook » La Protection suisse des données n’a toujours pas été contactée par les initiateurs du projet Libra.

Trois jours après que les initiateurs de la monnaie virtuelle Libra de Facebook ont présenté leur projet devant des sénateurs américains, le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence à Berne n’a toujours pas été contacté par la multinationale. Il s’attend à recevoir des propositions précises.

«Nous n’avons pas fixé de délai mais il est dans l’intérêt des promoteurs, en termes de réputation et de crédibilité, de soumettre quelque chose de solide. Nous n’attendons pas d’eux qu’une simple présentation du projet, mais des analyses d’impact des risques pour la protection des données et des mesures concrètes qu’ils prévoient pour minimiser les dangers et assurer la préservation de la sphère privée», a déclaré hier à AWP Hugo Wyler, porte-parole du préposé fédéral.

David Marcus, qui dirige la filiale Calibra de Facebook et pilote le projet, a déclaré mardi devant la commission bancaire du Sénat américain vouloir s’en remettre aux autorités suisses et accessoirement américaines pour encadrer et superviser l’initiative Libra. L’association Libra, qui gérera le projet, est en effet basée à Genève.

Le gendarme financier helvétique (FINMA) est déjà en contact avec les initiateurs, pour le volet monétaire, mais pas le Préposé fédéral à la protection des données. Le respect de la sphère privée est un sujet très sensible concernant une entreprise comme Facebook, régulièrement sous le feu des critiques sur cette question.

David Marcus a déclaré que l’association Libra considère que le préposé fédéral doit faire office de régulateur. Ce dernier en a pris note et attend des informations de la multinationale pour évaluer dans quelle mesure ses compétences en matière de surveillance peuvent s’appliquer. Il dit suivre de près ce projet d’une grande portée.

L’initiative de Facebook suscite un important scepticisme du côté politique, notamment. De nombreux sénateurs ayant auditionné David Marcus ont exprimé par exemple des craintes au sujet d’une possible utilisation abusive de données privées en lien avec Libra. AWP/ATS

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