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Lausanne interdit l’expo de cadavres

Publié le 17.10.2018

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Corps plastinés » L’exposition Real Human Bodies est interdite à Lausanne.

La Municipalité de Lausanne a retiré l’autorisation d’exposer les corps plastinés de Real Human Bodies. Après un passage par Berne, l’expo devait se tenir du 19 au 21 octobre au Palais de Beaulieu. Dans un communiqué, la ville explique avoir demandé des garanties quant à la provenance des corps présentés au public. Selon une dénonciation pénale déposée par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort (ACAT-Suisse), il est fortement suspecté que les cadavres utilisés soient ceux de prisonniers chinois membres du Falun Gong, mouvement spirituel interdit en Chine.

Les expositions de corps plastinés sont loin de faire l’unanimité. A Genève, Body Worlds avait déjà suscité la polémique. Selon le Conseil d’Etat, l’exposition ne contrevenait en rien à la loi. Dans le cas de Real Human Bodies, la ville de Lausanne explique que «les organisateurs, refusant ou étant dans l’impossibilité de présenter des preuves pouvant attester de l’accord des personnes à faire usage de leur corps dans le cadre de l’exposition», elle s’est vue, en accord avec la législation suisse, dans l’obligation de l’interdire. Aujourd’hui, se sont plus d’une dizaine d’expositions anatomiques qui tournent à travers le monde. La Chine, important fournisseur de corps plastinés, est montrée du doigt. Les organisations comme ACAT-Suisse lui reprochent d’utiliser les cadavres de condamnés à mort.

L’association se réjouit tout de même de la décision lausannoise. «Nous sommes satisfaits que la municipalité ait pris cette affaire au sérieux et qu’elle ait agi rapidement», explique Dominique Joris, responsable des interventions juridiques.

«Au-delà de cette première victoire sur le plan légal, nous espérons que cette décision permettra de recentrer le débat sur ces expositions autour de questions d’éthique et de dignité humaine», poursuit Dominique Joris.

Aux dernières nouvelles, l’organisateur a décidé de faire recours auprès du Tribunal cantonal. Miguel Martinez

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