La Liberté

Le libre choix pour l’accouchement

Publié le 19.02.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Hôpitaux » Les femmes enceintes font trop souvent face à des contraintes pour la mise au monde de leur enfant.

Naissance spontanée ou césarienne: les femmes enceintes sont toujours un peu plus contraintes dans leur choix pour la mise au monde de leur enfant. Un projet de recherche bernois veut faire la lumière sur la question.

Lors de discussions avec des professionnels de la santé et dans le cadre d’études avec des sages-femmes, Stephan Oelhafen, de la Haute Ecole spécialisée de Berne, a eu l’impression que des pressions étaient exercées sur les femmes qui accouchent afin de leur imposer un mode d’accouchement contre leur gré. Par exemple, les médecins recommandent souvent une césarienne en faisant craindre que l’enfant soit trop gros.

Stephan Oelhafen et son équipe veulent donc étudier à quelle fréquence et sous quelle forme les femmes sont victimes de ces contraintes. Le chercheur s’intéresse en particulier à la manière dont l’information est transmise aux parturientes. Son projet sera financé par le Fonds Käthe-Zingg-Schwichtenberg, a annoncé récemment l’Académie suisse des sciences médicales.

L’étude consistera d’abord en une enquête en ligne auprès des femmes de toute la Suisse pour savoir combien d’entre elles ont été soumises à des pressions à l’accouchement. Dans une deuxième phase, des entretiens approfondis permettront de mieux comprendre la forme et les circonstances dans lesquelles cela s’est produit.

Stephan Oelhafen admet toutefois que les conseils des médecins à leurs patientes, perçus parfois comme des pressions, ont aussi leur part de justification. Si le corps médical soupçonne que l’enfant puisse être en danger, il est de son devoir de convaincre la femme enceinte. Mais cet entretien doit être «éthiquement correct», selon le chercheur.

Les choses ne sont pas toujours simples dans le stress de la maternité. Les spécialistes sont placés devant un dilemme: d’un côté, ils ne veulent pas susciter des craintes inutiles en énumérant à l’avance toutes les complications possibles. Mais en cas d’urgence, le temps est alors très court pour informer de manière calme et complète la femme des avantages et des inconvénients d’une intervention.

Cependant, derrière la césarienne, il y a aussi des intérêts économiques non négligeables qui peuvent expliquer les pressions subtiles exercées sur les futures mères: une césarienne est plus rapide qu’un accouchement spontané et le temps est un facteur de coût.

Des différences cantonales et régionales illustrent le fait que les césariennes ne sont pas toujours pratiquées sur la base des risques réels. «Comment s’expliquer le taux de césariennes beaucoup plus élevé dans le canton de Zoug que dans le canton du Jura», s’interroge le chercheur. ATS

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