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Les divorces en augmentation, les mariages en baisse

Démographie • La famille classique poursuit son recul en Suisse. L'an dernier, le nombre de mariage continuait de baisser tandis que celui des divorces prenait l'ascenseur. Conséquences: les enfants naissent toujours plus hors mariage.

Depuis le milieu des années 1990, le nombre des mariages se monte à environ 40'000 par an, fluctuant selon les périodes. © Vincent Murith/La Liberté (photo prétexte)
Depuis le milieu des années 1990, le nombre des mariages se monte à environ 40'000 par an, fluctuant selon les périodes. © Vincent Murith/La Liberté (photo prétexte)
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ATS/LIB

Publié le 30.06.2016

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Les naissances hors mariage, les reconnaissances de paternité et les divorces ont augmenté en 2015. Les naissances, en général, ainsi que les décès ont aussi progressé. Les mariages et les partenariats enregistrés ont reculé. Voici quelques résultats définitifs de la statistique du mouvement naturel de la population de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Les chiffres définitifs de l’année 2015 montrent que le nombre de naissances augmente et passe de 85'300 en 2014 à 86'600 en 2015 (+3,1%). Ce nombre croissant de naissances ne résulte pas d’un baby-boom, mais découle de l’accroissement de la population. En effet, l’indicateur conjoncturel de fécondité reste stable à 1,5 enfant par femme (1,54 en 2015).

Le nombre des naissances progresse dans la majorité des cantons. Seuls six cantons enregistrent une baisse, à savoir Zurich, Uri, Neuchâtel, Grisons, Schaffhouse et Obwald. Bien que Zurich voie ses naissances diminuer, il reste cependant le canton en Suisse où l’on dénombre le plus de naissances par habitant (11,6‰). Le Tessin est celui où ce taux est le plus bas (8,4‰). Pour comparaison, on compte en Suisse 10,5 naissances pour 1000 habitants.

Nombre de naissances hors mariage et de reconnaissances en progression

La majorité des naissances (77,1%) surviennent dans le cadre du mariage; la part de celles enregistrées hors mariage en 2015 s’élève à 22,9%. Les naissances hors mariage continuent ainsi d’augmenter, passant de 18'500 en 2014 à 19'800 en 2015 (+7,1%). Parallèlement, le nombre de reconnaissances de paternité suit la courbe des naissances hors mariage et se monte à 19'500 cas, soit 8,4% de plus que l’année d’avant. Presque tous les pères (99%) reconnaissent leur enfant volontairement et seul un petit nombre (171), suite à un jugement du tribunal.

Dans les cantons où la part de naissances hors mariage est importante, on observe que le nombre de reconnaissances pour 1000 habitants l’est également. Avec 32,4% de naissances hors mariage, Neuchâtel tient le haut de l’affiche. C’est également dans ce canton que le nombre de reconnaissances pour 1000 habitants est le plus haut (3,3‰). Appenzell Rhodes-Intérieures enregistre le pourcentage le plus bas de naissances hors mariage (13,3%), et le taux des reconnaissances s’élève à 1,7 pour 1000 habitants. A Uri, on relève 13,4% de naissances hors mariage ainsi que le taux brut de reconnaissance le moins élevé de Suisse, avec 1,2 reconnaissance pour 1000 habitants (CH : 2,4‰).

Première hausse des divorces depuis 2010

En 2010, avant que le nouveau code de procédure civile (CPC) entre en vigueur, un regain de divorces avait été constaté, alors que la tendance s’inscrivait plutôt à la baisse depuis 2006. En 2015, le nombre des divorces a augmenté de 1,3% par rapport à l’année précédente, soit 17'000.

En Suisse, on compte deux divorces pour 1000 habitants. Douze cantons – pour la plupart urbains - enregistrent un taux supérieur ou égal à celui de la Suisse. Le canton qui affiche le plus grand nombre de divorces par habitant est Neuchâtel (2,5‰) et celui qui présente le plus petit est Appenzell Rhodes-Intérieures (0,9‰). Si les comportements observés en 2015 restent identiques à l’avenir, on estime que deux mariages sur cinq (41,4%) pourraient se terminer un jour par un divorce.

Mariages et partenariats enregistrés en perte de vitesse

Depuis le milieu des années 1990, le nombre des mariages se monte à environ 40'000 par an, fluctuant selon les périodes. Courant 2015, 41'900 mariages ont été célébrés, soit une légère diminution de 1,1% par rapport à 2014. Cette baisse se manifeste aussi bien dans les mariages entre Suisses (-2,6%) que dans les mariages mixtes (-1,0%). A l’inverse, on observe une hausse des unions entre ressortissants étrangers (+3,6%).

Le nombre de mariages par rapport à 2014 recule dans la majorité des cantons. Dans neuf cantons, on constate une progression des unions, à savoir Argovie, Nidwald, Zurich, Grisons, Lucerne, Thurgovie, Appenzell Rhodes-Intérieures, Zoug et Schwytz. En Suisse, on dénombre 5,0 mariages pour 1000 habitants. Le canton qui présente le taux le plus élevé en 2015 est celui de Zurich (5,9‰), le taux le moins important étant celui du Jura (4,0‰).

En 2015, près de 700 partenariats enregistrés ont été conclus, un chiffre en baisse par rapport à 2014 (-2,6%). Ce recul touche aussi bien les unions entre hommes et que celles entre femmes. Leur nombre diminue dans plus de la moitié des cantons et augmente dans l’autre. Seul Obwald n’en enregistre aucun. Les partenariats enregistrés de couples d’hommes demeurent plus nombreux que ceux de couples de femmes (respectivement 440 contre 260 en 2015).

Hausse des décès confirmée

L’épisode grippal de début 2015, ainsi que la canicule en juillet, ont provoqué une hausse du nombre de décès. On en dénombre 67'600, soit 5,7% de plus que 2014. Cette augmentation s’observe dans presque tous les cantons, à l’exception de Thurgovie, Zoug, Schaffhouse et Glaris où le nombre de décès diminue.

Cette évolution a pour conséquence une baisse de l’espérance de vie à la naissance en 2015. Celle des hommes passe de 81,0 ans en 2014 à 80,8 ans en 2015, et celle des femmes de 85,2 ans à 84,9 ans. Ce recul sera probablement passager et ne devrait pas constituer une tendance.

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