La Liberté

Les navettes autonomes de retour

Stoppés par la pandémie, les petits bus novateurs reprennent du service à Uvrier, un quartier de Sion

Véronique Salamin

Publié le 16.04.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Mobilité » Mises à l’arrêt par la pandémie après avoir circulé près de quatre ans en ville de Sion, deux navettes autonomes roulent désormais dans le village d’Uvrier. Objectif: analyser l’intérêt d’un tel véhicule dans un quartier résidentiel à faible densité.

En mars 2020, le Covid-19 a eu raison des deux navettes autonomes lancées à Sion en 2016. Compliqué en effet au début de la pandémie d’appliquer un plan de protection sanitaire adéquat à de si petits véhicules et de les maintenir en service étant donné le confinement et la baisse drastique de fréquentation qui frappe alors l’ensemble des transports en commun, expliquait hier à Keystone-ATS Philippe Cina, responsable marché et clients pour la Suisse romande à Carpostal.

Les deux navettes sans chauffeur, baptisées Valère et Tourbillon, cessent dès lors de parcourir le chef-lieu valaisan. Cette semaine, après une année d’arrêt, elles ont repris du service à Uvrier, quartier de la commune de Sion, et ceci pour six mois au minimum.

Les deux navettes 100% électriques sillonnent le quartier résidentiel à faible densité et relient également la gare CFF de St-Léonard, village qui jouxte Uvrier. Elles transportent au maximum quatre passagers chacune en raison des règles sanitaires en vigueur – contre onze en temps normal – et un accompagnateur se trouve toujours à bord afin d’assurer la sécurité des passagers et des autres usagers de la route.

Une sorte de taxi

A Uvrier, contrairement à Sion, les navettes ne circulent pas selon un itinéraire et un horaire fixes. Elles répondent aux demandes des usagers qui peuvent s’annoncer via l’application Smartshuttle ou sur appel téléphonique. Dix-sept stations quadrillent le village: «Chaque habitant dispose d’un arrêt à une minute à pied maximum de chez lui», note Philippe Cina.

Un système électronique choisit le meilleur itinéraire, en essayant de regrouper les déplacements et d’optimiser les trajets. L’objectif est d’offrir aux habitants un service gratuit sur mesure de 7 à 10 h et de 13 à 18 h, tout en évitant les kilomètres inutiles, précisent dans un communiqué les partenaires du projet (Carpostal, ville de Sion, canton du Valais, Mobility lab).

Pour l’heure, les navettes sans chauffeur semblent «bien à l’aise» sur les petites routes d’Uvrier souvent limitées à 20 km/h (la vitesse maximale d’une navette) et peu encombrées. Elles offrent des parcours plus fluides qu’à Sion, où l’environnement du centre-ville avec les piétons et les divers obstacles pouvaient entraîner des parcours «saccadés», constate Philippe Cina.

Des véhicules pionniers

A Sion, les deux navettes automatisées ont parcouru la Vieille-Ville dès juin 2016 et ont en plus relié la gare CFF au centre-ville dès février 2018. En tout, elles ont transporté quelque 54 000 passagers, précisent les partenaires du projet.

Premières navettes autonomes à transporter des passagers dans l’espace public en Suisse, elles sont très vite devenues de véritables attractions touristiques et ludiques. «On venait de toute la Suisse, voire de plus loin pour les voir», rappelle Philippe Cina. Les deux petits véhicules ont néanmoins eu de la peine à être considérés comme un véritable moyen de transport. A Uvrier, la perception devrait être différente.

«Du point de vue de la sécurité, le bilan sédunois est concluant», souligne Philippe Cina. L’exploitation des deux navettes avait dû être interrompue deux fois pour des incidents qui n’ont heureusement pas fait de blessés: un choc avec le hayon ouvert d’une camionnette de livraison en 2016 et une légère collision avec une voiture en 2018. ATS

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11