La Liberté

«Michael Lauber n’existe pas»

Publié le 19.11.2018

Temps de lecture estimé : 1 minute

Interview » L’ancienne procureure générale de la Confédération et du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, Carla Del Ponte, s’en prend vertement aux Nations Unies dans la NZZ am Sonntag. «L’ONU est une grande déception pour moi», déclare la Tessinoise de 71 ans.

Au cours de son travail d’enquêtrice spéciale en Syrie, elle a constaté que l’organisation, «un salon de bavardage», parlait beaucoup, mais agissait peu. «Il y a aussi beaucoup de fonctionnaires, beaucoup trop. Seuls quelques-uns travaillent vraiment», lance-t-elle dans l’entretien. Elle appelle à réformer l’ONU.

Mme Del Ponte dresse un tableau tout aussi sombre de la justice internationale. «Nous sommes tombés très bas. Les droits de l’homme ne s’appliquent plus», remarque-t-elle. Elle estime cependant qu’il faut continuer à la soutenir. «Nous devons croire qu’un tribunal international indépendant peut rendre justice», dit-elle.

L’ancienne procureure générale de la Confédération égratigne également son successeur, Michael Lauber. «Pouvez-vous me dire ce que fait l’actuel procureur de la Confédération? Non? Exactement. Il n’existe pas», lance-t-elle.

«Je pense qu’un procureur fédéral doit être transparent et capable de faire face aux critiques», poursuit-elle, soulignant qu’un procureur ou un accusateur qui n’a pas d’ennemis n’est pas un bon fonctionnaire. «Avec moi, on savait exactement ce que je faisais», ajoute-t-elle.

Michael Lauber avait succédé en 2012 à la tête du Ministère public de la Confédération à Erwin Beyeler. D’abord procureure du canton du Tessin, Carla Del Ponte avait été nommée en 1994 procureure générale de la Confédération. ATS

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11