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Monnaie pleine fait un bide

Monnaie pleine fait un bide
Monnaie pleine fait un bide
Publié le 11.06.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Politique monétaire »  Tous les cantons ont rejeté l’initiative voulant réserver la création de monnaie à la Banque nationale.

La Banque nationale n’aura pas le monopole de la création d’argent. Les Suisses ont balayé hier l’initiative dite Monnaie pleine à 75,7%. Aucun canton n’a accepté ce texte. Fribourg a dit non à 75,1%, Vaud à 78,7%. Toutefois, à Genève, où le PS et les Verts appelaient à voter oui, le texte n’a été refusé que par 59,7% des votants.

L’éventualité d’une nouvelle crise financière et ses conséquences étaient en toile de fond du débat. L’initiative affirmait pouvoir mieux lutter contre les bulles financières et les faillites bancaires. Les comptes en banque seraient aussi sûrs que des espèces dans un coffre-fort. Et l’Etat n’aurait plus à sauver des banques à coups de milliards versés par les contribuables, avançaient les partisans du texte.

Dans le camp du non, beaucoup ont craint que la Suisse ne joue les apprentis sorciers en se lançant dans une réforme jamais expérimentée dans aucun autre pays au monde. L’opération était risquée, selon les opposants qui redoutaient un affaiblissement du secteur bancaire, des coûts supplémentaires pour la clientèle, et une remise en cause de l’indépendance de la Banque nationale.

Les Suisses ne sont pas prêts à prendre de tels risques, a commenté hier en conférence de presse le ministre des Finances Ueli Maurer, qui s’attendait à un tel résultat. Si les votants ne comprennent pas tous les tenants et aboutissants d’un projet, ils disent non.

Pour éviter de nouvelles crises financières, mieux vaut miser sur des instruments connus, estime le conseiller fédéral UDC. Et de citer pour exemple les seuils de liquidités et de fonds propres à respecter, ou la couverture de l’argent déposé à la banque. La confiance dans les banques existe, mais la population attend aussi que son argent soit sûr, a ajouté Ueli Maurer. Le Conseil fédéral continuera à s’engager pour la stabilité du système et prendra des mesures si nécessaire.

Pour le PS suisse, qui a appelé au non, le vote d’hier ne doit pas être interprété comme un blanc-seing donné aux banques et à la finance. Les initiants, enfin, ne se laissent pas démonter. «Les problèmes ne sont pas résolus, la prochaine crise financière va arriver.» Selon Jean-Marc Heim, coordinateur romand, le système bancaire devra être réformé, notamment pour intégrer la numérisation et réglementer les cryptomonnaies. ATS

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