La Liberté

Renforcer l’apprentissage comme moyen de limiter l’immigration

Formation • Accroître le potentiel de main-d’œuvre indigène, c’est aussi travailler à améliorer le système de formation professionnelle.

L’accès des femmes au marché du travail devrait être facilité, et pas seulement dans la coiffure!
L’accès des femmes au marché du travail devrait être facilité, et pas seulement dans la coiffure!

Philippe Castella

Publié le 01.04.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

La Suisse est si fière de son système dual de formation professionnelle, mais celui-ci ne peut être rangé comme un trophée sur l’étagère. Il est plutôt à comparer avec une belle plante verte qui a besoin d’être arrosée et entretenue. C’est le but du sommet national de la formation professionnelle qui a réuni hier à Berne, autour du ministre de l’Economie Johann Schneider-Ammann, des représentants de la Confédération, des cantons, des enseignants, ainsi que des partenaires sociaux. Cela a débouché sur une déclaration programmatique commune de ces différents acteurs, qui cherchent à mieux collaborer entre eux.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration de masse, approuvée par le peuple suisse il y a un peu plus d’un an. Afin de limiter le recours à l’immigration, la Confédération cherche à renforcer le potentiel de main-d’œuvre indigène. Cela passe par un meilleur accès des femmes et des seniors au marché du travail, mais aussi par un renforcement de la formation professionnelle de base.

But: 95% de diplômés

«Mon ambition politique est de permettre à chacun d’avoir une perspective professionnelle, ce qui signifie recevoir des offres d’emploi, et pour cela il faut une bonne formation professionnelle», soutient Johann Schneider-Ammann. «Les jeunes sont l’avenir de ce pays. Ils doivent avoir des perspectives de formation», lui a répondu en écho Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse.

Le but déclaré est d’atteindre un taux de 95% de diplômés du degré secondaire II, que ce soit par le biais d’un apprentissage, de la maturité professionnelle ou gymnasiale, ou encore d’une école de culture générale.

«Cet objectif n’est pas encore atteint», a reconnu Christoph Eymann, conseiller d’Etat bâlois et président de la Conférence des directeurs de l’instruction publique. Il l’est déjà pour les jeunes Suisses, avec un taux de 96% de diplômés, pas encore tout à fait pour les jeunes issus de la migration.

Catalogue de mesures

Tout un catalogue de mesures est prévu pour resserrer le filet. Cela passe déjà, en amont, par un renforcement à l’école de l’orientation professionnelle. Et aussi par un ajustement des compétences aux exigences des filières de formation, avec au besoin des mesures de type individuel telles que cours d’appui et de soutien.

Dans le même but, il faut adapter l’offre des places d’apprentissage aux besoins des différents secteurs économiques. Des analyses seront effectuées régulièrement et des mesures de correction mises en œuvre conjointement par les différents acteurs du système. Ceux-ci entendent également réduire le taux de rupture d’apprentissage, que ce soit par abandon en cours de formation ou par échec aux examens de fin d’apprentissage.

Et ceux qui malgré tout sont passés à travers les mailles du filet ne doivent pas être abandonnés à leur sort. Pour promouvoir la requalification des adultes, il s’agit de faciliter l’obtention d’un premier diplôme professionnel ou une éventuelle réorientation professionnelle.

Un fardeau à alléger

Autre priorité fixée, le renforcement de la formation professionnelle supérieure. Le Conseil fédéral a déjà mis là en consultation un projet qui vise à alléger le fardeau financier qui pèse sur les personnes qui suivent des cours préparatoires aux examens fédéraux. Car c’est là le vivier où le monde économique vient puiser ses cadres et où sont formés les entrepreneurs de demain.

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