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Séparatistes catalans épiés en Suisse?

Publié le 15.07.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Espionnage » Le téléphone d’une ex-députée catalane, réfugiée à Genève, aurait été écouté par l’Espagne.

Les téléphones de séparatistes catalans auraient été infiltrés et écoutés par l’Espagne. Parmi les victimes, l’ex-députée Anna Gabriel, réfugiée à Genève. «Nous allons sûrement entreprendre des démarches en Suisse ou en Espagne», a dit hier à l’ATS son avocat.

Révélée lundi par le quotidien britannique The Guardian, l’affaire est liée à un logiciel malveillant vendu par le groupe israélien NSO seulement à des gouvernements pour tracer des «terroristes» et des «criminels», selon cette entreprise. «Nous avions des soupçons», a dit l’avocat d’Anna Gabriel, Olivier Peter. «Etant donné que les services de renseignement espagnols ne les nient pas, cela confirme selon nous» l’authenticité de ces écoutes présumées.

Des chercheurs qui œuvrent avec le groupe de messagerie WhatsApp avaient informé Mme Gabriel de cette intervention il y a un an. «Je ne vois pas d’autre Etat intéressé» à écouter l’ancienne élue catalane, dit Olivier Peter. «Cela confirme une persécution de certaines composantes des autorités espagnoles» contre elle.

Selon l’avocat, si les autorités espagnoles n’ont pas lancé une demande d’entraide à la Suisse pour de tels actes, «il devra y avoir l’ouverture d’une procédure pénale». Ces actes devraient être poursuivis d’office, ajoute-t-il. «Politiquement», si l’Etat espagnol a écouté un téléphone en Suisse sans autorisation, «je trouve cela problématique et ce serait illégal», affirme Me Peter.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) dit lui ne mener «pour l’heure aucune procédure pénale dans le contexte indiqué».

De son côté, l’Office fédéral de la justice (OFJ) laisse entendre ne pas avoir autorisé ces écoutes, même s’il ne répond qu’indirectement. Il dit pouvoir, à la demande d’un Etat étranger, ordonner une surveillance pour établir où se trouve une personne poursuivie.

Mais cette situation requiert une «demande d’arrestation en vue d’extradition qui a des chances d’être accordée». Or, elle est impossible «si les délits en question ne seraient pas punissables selon le droit suisse ou sont des délits politiques ou militaires», précisément ceux qui sont reprochés à l’ancienne parlementaire.

Anna Gabriel avait quitté l’Espagne il y a plus de deux ans pour se réfugier à Genève après le référendum controversé dans sa région. La justice espagnole avait lancé début 2018 un mandat d’arrêt pour «rébellion, sédition et malversation de fonds».

Outre Mme Gabriel, l’actuel président du Parlement catalan et un autre séparatiste auraient été visés par les écoutes. ATS

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