Pauvret »   Une dépense subite de 2500 francs est trop importante pour un Suisse sur cinq.

En Suisse, en 2016, 21,5% de la population vivait dans un ménage qui n’était pas en mesure de faire face à une dépense de 2500 francs dans un délai d’un mois, a communiqué hier l’Office fédéral de la statistique (OFS). Ces chiffres sont issus de la dernière enquête sur les revenus et les conditions de vie.

Ce taux est semblable à celui de 2015 (21,7%). Les personnes de nationalité étrangère, en particulier les extra-européens (54%), sont spécialement touchées. Sont également concernées les personnes au chômage (51,6%) ou disposant d’un bas niveau de formation (39,3%) et les ménages monoparentaux (43,6%).

En 2016, le risque de pauvreté persistant – sur une période de trois années sur quatre – concernait environ une personne sur quinze (6,9%). Ce taux est l’un des plus faibles d’Europe. En Allemagne, ce risque concerne par exemple une personne sur dix.

L’OFS rappelle qu’en 2016, le niveau de vie général en Suisse demeurait parmi les plus élevés d’Europe. Pour effectuer la comparaison, un outil de correction des différences de niveaux de prix entre les pays a été utilisé.

«Malgré le niveau des prix élevé en Suisse, la situation financière de la population après déduction des dépenses obligatoires est plus confortable que celle de nos voisins et de la plupart des pays de l’Union européenne», conclut l’OFS.

Caritas Suisse, pour sa part, exige une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté des enfants. Pour réduire ce fléau, les prestations complémentaires pour familles, l’encouragement précoce et l’harmonisation de la vie professionnelle et de la vie familiale sont nécessaires.

La pauvreté des enfants est une réalité en Suisse, a rappelé hier Caritas: 76 000 enfants sont concernés, 188 000 autres vivent dans des conditions précaires, juste au-dessus du seuil de pauvreté. ATS