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Tamedia: la grève est reconduite

Les grévistes des rédactions de 24 heures, la Tribune de Genève, Le Matin Dimanche et Le Matin ont décidé de poursuivre leur grève demain. Ils ont défilé aujourd'hui dès midi dans les rues de Lausanne malgré les menaces de licenciement de la part de la direction de Tamedia.

Jérôme Cachin

Publié le 04.07.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

La grève se poursuit au sein des rédactions romandes de Tamedia. Réunis en assemblée en début d'après-midi, les grévistes des rédactions de 24 heures, la Tribune de Genève, Le Matin Dimanche et Le Matin ont décidé de poursuivre leur action demainDemain à la mi-journée, une nouvelle assemblée générale décidera des suites à donner à la grève, après une entrevue entre l'avocat des grévistes et Serge Reymond, membre de la direction générale de Tamedia. 

Dès midi aujourd'hui, environ 150 grévistes ont défilé entre la gare et la Tour Edipresse. Le défilé des grévistes du Matin, du Matin Dimanche et de 24 Heures est parti de la salle du Cazard peu avant, où ils préparaient la manifestation depuis ce matin. Ce bruyant cortège a traversé les voies piétonnes du centre pour rejoindre la gare de Lausanne, d’où a démarré la manifestation avec les grévistes de la Tribune de Genève, arrivés en train. Le cortège a remonté l’avenue de la gare jusqu’à la Tour Edipresse. Plusieurs élus des partis de gauche se sont alors exprimés devant les grévistes, dont la conseillère aux Etats socialiste Géraldine Savary et le président des Verts vaudois Alberto Mocchi. «Je salue votre courage, a lancé la socialiste. Ce n’est pas facile de s’engager quand les menaces sont présentes. J’adresse un message à la direction: la chose la plus importante, c’est le dialogue. C’est comme ça que ça marche dans notre pays.»

Menaces de licenciement

La menace des licenciements immédiats adressée aux grévistes en cas de non reprise du travail à 11h ne semble pas avoir dégarni les rangs des grévistes. Le courriel interne de Serge Reymond, membre de la direction de Tamedia lancé à 8h00, a marqué les esprits: «Nous demandons aux employés grévistes de cesser tout mouvement de grève à 11h00 ce mercredi», précisait le message. Les grévistes des rédactions de 24 heures, la Tribune de Genève, Le Matin Dimanche et Le Matin sont ainsi «sommés de reprendre le travail ce jour au plus tard à 11h00 ou selon l’horaire planifié et de s’annoncer auprès de leur supérieur hiérarchique direct». Tamedia se dit «en droit de résilier pour justes motifs» et «avec effet immédiat» les contrats de travail des grévistes. Ces derniers n'auraient ainsi pas droit au délai de préavis contractuel, ni aux prestations d'un plan social. 

En outre, une gréviste a rapporté devant la foule que les pigistes (journalistes payé à l’article) avaient aussi été avertis: ceux qui refusaient de travailler pendant la grève se verraient privés de toute commande future. Les syndicats Impressum et Syndicom jugent au contraire la grève «proportionnée, légitime et licite».

Pour rappel, hier à 16h00, les employés des rédactions de Tamedia Romandie ont entamé une grève qui doit durer jusqu'à minuit ce soir. Une manifestation est prévue à midi et une nouvelle assemblée générale à 17h00, sur la reconduction de la grève. Ils demandent à la direction de retirer les 36 licenciements des salariés du Matin, dont la version imprimée doit cesser de paraître le 21 juillet. Et, plus globalement, «la sauvegarde de la diversité de la presse romande», autrement dit le maintien de tous les journaux de Tamedia.

 

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