La Liberté

Vers le confinement partiel?

Cantons et Conseil fédéral songent à inciter davantage d’entreprises à s’interrompre, en les indemnisant

Philippe Boeglin

Publié le 17.03.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Santé publique » Le Conseil fédéral vient de déclarer la «situation extraordinaire» au sens de la loi sur les épidémies, mais rien ne dit que les mesures anti-coronavirus ont atteint leur plafond. Au contraire. Devant l’avancée rapide de l’épidémie, et le risque d’engorgement des hôpitaux, des autorités songent à resserrer le dispositif. Le mot confinement circule toujours plus.

Selon nos informations, des cantons réfléchissent avec le Conseil fédéral à permettre à davantage d’entreprises d’interrompre leurs activités. But: que les collaborateurs restent chez eux, afin de réduire encore plus les contacts sociaux et donc la propagation du virus. Dans les faits, cela équivaudrait à une forme de confinement partiel. 

« Nous ne parlons pas de confinement généralisé, mais plutôt d’incitation à interrompre ses activités »

Laurent Kurth

Pour y arriver, il s’agit de donner des garanties aux entreprises, notamment aux plus petites d’entre elles, qui souffrent actuellement de craintes existentielles. «Le paiement du salaire ne doit pas être à la charge des entreprises. Il faut trouver une solution pour les indemniser, par exemple avec les assurances sociales. Nous ne parlons pas de confinement généralisé, mais plutôt d’incitation à interrompre ses activités», précise Laurent Kurth (PS), ministre de la Santé du canton de Neuchâtel. 

«Si on doit aller vers le confinement, il faut prévoir une indemnisation pour les entreprises, par exemple via le chômage partiel. Il est essentiel de ne pas perdre la main d’œuvre, et de ne pas tuer tout un écosystème», complète son homologue Pierre-Alain Schnegg (UDC) dans le canton de Berne. 

Pour beaucoup d’acteurs du domaine de la santé, les mesures prises par le Conseil fédéral et les cantons sont à saluer. Mais elles ne suffisent pas. Le virus dispose encore de trop de possibilités de se répandre. 

«Alain Berset s’est montré à l’écoute»

Lundi après-midi, le Conseil fédéral a certes édicté de nouvelles interdictions. Les commerces et les établissements de loisirs (restaurants, bars, domaines skiables) doivent fermer, à l’exception des magasins de première nécessité, actifs dans l’alimentation ou les médicaments. Tous les rassemblements publics ou privés sont prohibés. L’enseignement scolaire a été suspendu.

Berne a serré la vis. Mais une grande partie de l’économie continue de fonctionner. Et cela occasionne de nombreux déplacements de collaborateurs, qui parfois continuent de manger à la cantine de l’entreprise. 

D’où les réflexions de certaines autorités cantonales, qui visent à inciter plus d’entreprises à stopper provisoirement leurs activités. Ont-elles des chances de succès? «Alain Berset s’est montré à l’écoute. Le dialogue fonctionne bien avec les cantons», rapporte le Neuchâtelois Laurent Kurth. Cela se vérifiera dans les jours, voire les heures à venir.

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