Tartuffe et rock’n’roll
Avec son Brûlez Molière! le cinéaste Jacques Malaterre raconte le combat du dramaturge pour la liberté d’expression. Un combat d’actualité
Jean Ammann
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Littérature » Toujours cette envie de délocaliser l’enfer, cette tentation du bûcher, ce désir de brasero… Le 12 mai 1664, Molière fait jouer son Tartuffe devant la cour d’un Louis XIV hilare. Une fois les rires retombés, on entend gronder le blasphème. L’archevêque de Paris, Hardouin de Beaumont de Péréfixe, voit dans cette pièce un facteur d’affaiblissement de l’Eglise: il intriguera auprès de Louis XIV, dont il fut le précepteur, pour faire interdire le Tartuffe de toute représentation publique. C’est alors que, renouant avec la longue pratique du barbecue chère à la sainte Eglise catholique apostolique et romaine, l’abbé Roullé en appelle au feu sacrificateur: Molière, «ce démon vêtu de chair et habillé en homme» mérite «par cet attentat sacrilè