La Liberté

Transalpins au bord du gouffre

Battue par la Suède à l’aller, l’Italie risque d’être privée de la Coupe du monde 2018

Publié le 13.11.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Football »   L’Italie est au 
bord du gouffre. Battue par la Suède en barrage aller (1-0), elle devra chasser ses dou-
tes et retrouver ne serait-ce qu’un peu de sa superbe ce soir à Milan pour décrocher sa place en Coupe du monde, 
celle qu’elle occupe sans discontinuer tous les quatre ans depuis 1962.

L’équipe d’Italie a un match pour montrer un visage radicalement différent de celui qu’elle présente depuis des mois et pour maintenir l’équilibre du monde du football, celui où l’Italie va toujours au Mondial. Jusqu’à vendredi et la défaite de Solna, les Italiens chassaient d’ailleurs la perspective d’une élimination comme un improbable mauvais rêve.

«On ne peut y croire»

«Ça n’est pas possible. On ne peut pas y croire. Sincèrement, l’idée ne nous avait même jamais effleurés. Un Mondial sans l’Italie, dans notre imaginaire collectif, c’est plus improbable que l’atterrissage place Saint-Pierre d’un aéronef venu de Saturne», écrivait ainsi la semaine dernière La Gazzetta dello Sport.

Alors à la veille de la 
deuxième manche à San Siro, l’Italie en est là, un peu hébétée, à se demander à quoi peut bien ressembler un été de Coupe du monde sans son équipe nationale. La dernière fois c’était en 1958 en... Suède, et seuls quelques grands-pères s’en rappellent. Pour les autres, c’est l’inconnu.

Mais le vide se ferait aussi sentir en Russie, car l’Italie est un vrai géant de la compétition avec ses quatre titres (1934, 1938, 1982 et 2006), ses deux finales (1970 et 1994) et ses deux places dans le top 4 (3e en 1990, 4e en 1978).

Mais comment la Nazionale, encore très séduisante il y a à peine plus d’un an à l’Euro 2016 en France (quart de finaliste) a-t-elle pu tomber si bas? Logiquement devancés en poules par une Espagne infiniment supérieure, Gianluigi Buffon et les siens sont en fait restés traumatisés par la défaite concédée début septembre à Madrid (3-0).

En crise totale de confiance, mal guidée par Gian Piero Ventura, sélectionneur sans expérience du très haut niveau et qui semble aujourd’hui à court d’idées, la Squadra azzura a dés­ormais bien peu d’éléments auxquels se raccrocher pour croire à un renversement de situation.

Le premier reste la qualité très relative de l’adversaire. Bien organisés et costauds, les Suédois n’ont pas non plus semblé invincibles à Solna et avec un peu de vitesse et d’audace, les Italiens peuvent probablement changer la dynamique de ce barrage, comme la France l’avait fait face à l’Ukraine avant la Coupe du monde 2014 (défaite 2-0 à l’aller, victoire 3-0 au retour).

Au-delà des schémas tactiques et des qualités individuelles, l’Italie va surtout devoir arriver à San Siro avec un supplément d’âme. Buffon, dont l’immense carrière internationale s’achèverait ce soir en cas d’élimination, a lancé le mot d’ordre: «Nous devrons être féroces. Nous et toute l’Italie. On enlève tous nos maillots noir et blanc, rouge et noir ou bleu et noir et on enfile tous le Bleu.»

La réponse du stade San Siro, où l’Italie n’a jamais perdu, est désormais attendue. Ils seront plus de 70 000 à pousser très fort, pour faire que l’été 2018 ne ressemble pas à l’été 1958. ATS

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