Un cri de détresse inaudible
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«Jénine, Jénine!» c’est un cri de détresse. Dans le sillage de la 2e intifada (dite de Jérusalem) déclenchée en automne 2000, l’armée israélienne lance l’opération «Mur de défense». Les incursions militaires dans la plupart des villes en Cisjordanie provoquent des destructions massives des habitations et des carnages impitoyables, dont les victimes sont essentiellement des civils. L’accès aux lieux d’intervention est interdit aux organisations humanitaires, journalistes, cinéastes…
Le cinéaste palestinien habitant Israël Mohammad Bakri brave cette interdiction, en déclarant dans la presse: «Dans mon film, j’ai essayé de donner une tribune aux habitants du camp de Jénine, qui n’avaient pas de voix.» Le film sort en 2003, est immédiatement interdit en Israël, mais la Cour suprême d’Israël juge cette interdiction illégale. Le 11 janvier dernier, le tribunal compétent vient de rendre une nouvelle décision d’interdiction de diffusion et de projection du film en Israël, à la suite de la plainte déposée par un colonel de l’armée israélienne ayant participé à l’opération.
En même temps, le premier ministre israélien annonce la construction de 800 nouveaux logements en Cisjordanie (journal de la RTS) et le parlement le suit sans broncher (LL du 18.1). Les agissements de l’Etat d’Israël dans le Territoire palestinien occupé sont contraires au droit international humanitaire.
Combien de temps faudra-t-il encore à la communauté internationale, dont la Suisse, pour faire respecter le droit des gens par la communauté israélienne?
Johannes Fankhauser,
Fribourg