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Un paradis pour les grenouilles dans la Glâne

La Jeune Chambre internationale de la Glâne veut redonner son attrait au marais du Bois de Boulogne

Le projet permettra de rétablir l’accès du public à ce site de reproduction des batraciens, situé au Bois de Boulogne et aujourd’hui envahi par la végétation. © JCI Glâne
Le projet permettra de rétablir l’accès du public à ce site de reproduction des batraciens, situé au Bois de Boulogne et aujourd’hui envahi par la végétation. © JCI Glâne

Stéphane Sanchez

Publié le 26.09.2022

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Romont » La Jeune Chambre internationale de la Glâne (JCIG) renoue avec ses premières amours. En 1988, le club service avait posé la première passerelle du marais du Bois de Boulogne, un petit site de reproduction des batraciens (1362 m2) reconnu en 2018 comme étant d’importance cantonale. Depuis le début de l’année, la JCIG se penche à nouveau sur cette zone humide, située à deux pas de la cabane de la mycologie, à Romont. Elle projette d’y consacrer environ 70’000 francs, pour redonner vie à ce biotope et lui rendre sa fonction première d’accueil.

«Le projet, baptisé La Gouille, a réveillé pas mal de souvenirs parmi nos membres de la JCIG», explique Martin Noël, responsable de la commission ad hoc. «Ce lieu était apprécié par les familles de Romont et des environs. On y venait se promener au bord de l’eau et découvrir les têtards ou les grenouilles. Aujourd’hui, l’eau est à peine visible, tant la végétation a pris le dessus. Les aménagements en bois ont pourri, et le parcours n’est plus praticable mais plutôt dangereux. Il est même interrompu par la chute d’un arbre. On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose.»

Forestiers impliqués

La commission de six membres est à pied d’œuvre depuis janvier. Elle intègre un paysagiste, un scieur, un architecte, un constructeur métallique et un spécialiste (externe) des constructions en forêt. Elle se propose de refaire la totalité du parcours qui borde ou déborde sur la zone humide. «Nous souhaitons modifier l’accès pour le rapprocher de la cabane et faire un totem d’accueil», précise Martin Noël. Le sentier alternera entre copeaux et passerelles. Il ménagera également une ou deux surfaces plus généreuses, pour l’observation. «L’idée est d’utiliser du robinier et du chêne, pour que ces structures soient durables. Et nous installerons aussi des panneaux didactiques et ludiques.»

La JCIG collaborera avec la Corporation forestière Glâne-Farzin, qui gère notamment les forêts de la commune – Romont est propriétaire du site. La corporation compte ainsi élargir légèrement le périmètre du marais et lui donner un peu plus de profondeur par endroits. «Mais sans en faire un étang! Il ne sera même pas nécessaire d’évacuer les matériaux d’excavation», explique Olivier Klopfenstein, le forestier du triage. Il précise que la commune a obtenu de l’arrondissement forestier l’autorisation de rétablir ce sentier pédagogique.

Le garde forestier concède que le site, qui n’est approvisionné que par les précipitations, pourra occasionnellement s’assécher par endroits. «Cela favorise notamment le crapaud sonneur, qui tolère assez mal la concurrence des espèces attirées par l’abondance d’eau, comme la grenouille rousse, le crapaud commun et d’autres espèces courantes. C’est presque un milieu pionnier que l’on va restaurer, en y apportant un peu de lumière, donc de chaleur.»

En quête de sponsors

Les travaux de la corporation, subventionnés par le canton, seront effectués avant la fin février, période qui marque le retour des grenouilles rousses. La JCIG enchaînera avec son sentier. «L’inauguration aura lieu au printemps 2023», indique Martin Noël. Mais d’ici là, le club service devra réunir des fonds auprès de particuliers, de sponsors ou d’institutions. Avec le concours du dessinateur Arnaud Dousse, il a élaboré un dossier que l’on trouve sur le site de la JCIG, rubrique projets.

«L’inauguration aura lieu au printemps 2023»
Martin Noël

La collecte a déjà commencé lors du Comptoir de la Glâne. «Les gens se sont montrés très réceptifs», se réjouit Martin Noël. «Nous n’avons pas encore comptabilisé toutes les souscriptions, mais la récolte doit avoisiner les 15 000 francs. Plusieurs personnes ont même proposé de travailler bénévolement sur le site. Cela tombe bien, car une bonne partie du budget, qui n’inclut pas les travaux de la corporation, a trait à la main-d’œuvre. Nous allons donc aussi nous mettre en quête de bénévoles.»

Restera en outre à convenir de l’entretien de cette infrastructure avec la commune, qui adhère au projet et compte le soutenir. Le site préoccupe régulièrement: en 2010, les scouts Saint-Raphaël l’avaient nettoyé de fond en comble.

Site internet: www.lagouille-jci.ch

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