Une grève sous cellophane
Louis Ruffieux
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De même qu’il suffit parfois d’une fiente de pigeon pour défigurer une sculpture, l’étalement d’arguties et de bavardages spécieux peut altérer la plus louable des causes. La grève des femmes prévue le 14 juin prochain souffre, depuis plusieurs semaines, d’infinis et pénibles débats qui submergent l’essentiel.
S’il est aujourd’hui une protestation légitime en Suisse, c’est bien celle des femmes. Tardivement considérées comme des citoyennes, elles ont toujours dû se battre, même pour obtenir le respect de la Constitution fédérale (60 ans d’attente pour l’assurance-maternité). Elles sont toujours victimes de discriminations intolérables au XXIe siècle, dans un pays aisé dit avancé. Une différence salariale par rapport aux rémunérations masculines de près de 20%, pour un même travail, atteste d’un mépris si profondément ancré qu’il n’ébranle même pas ceux qui le pratiquent encore. Et pourtant, l’égalité hommes-femmes a été inscrite dans la Constitution en 1981, et une loi d’appli