Les raisons pour refuser AVS21 sont nombreuses, mais en voilà tout de même quelques-unes: voilà plusieurs années qu’on essaie de nous faire travailler une année de plus en nous présentant le travail rémunéré comme la seule donnée de l’équation. Or, notre travail (non rémunéré) n’est chiffré nulle part. Pire, il est considéré comme un «choix individuel», «sous-entendu»?

Dites-vous bien, messieurs, qu’à chaque fois que vous pouvez aller au travail et vous y consacrer pleinement, c’est parce que pendant ce temps-là chez vous, votre mère, femme, sœur, grand-mère… Bref, il y a une femme qui s’occupe gracieusement du ménage, des enfants, des malades et bien plus encore. Toute une série de tâches (parfois ingrates), souvent dévalorisées, mais essentielles au fonctionnement de la famille ou de la société. Sans lesquelles un pays serait à l’arrêt.

Quand bien même les temps ont changé depuis peu, on pourrait, sans complexe et d’un point de vue purement financier, considérer que l’économie a déjà une dette envers les femmes. Parce que c’est précisément de ça qu’il est question. Si le travail non rémunéré devait être payé, il coûterait plusieurs milliards à l’économie.

Ne nous laissons pas berner par les discours du genre «l’égalité dans son entier». Dans ce cas, il faut tout compter. Dans les faits, les femmes, ont déjà travaillé et mérité leur retraite. C’est pourquoi je voterai deux fois non à AVS21, car cette réforme n’est que la pointe de l’iceberg. Nous avons déjà mérité notre retraite!

Milka Ivanovic,

secr. USF, Fribourg