«Or donc, l’aide au développement reste une vache sacrée! Des députés UDC et PDC ont tenté de remettre en question la pertinence de la coopération helvétique pour une somme gigantesque de 11,11 milliards pour 2017-2020 (3,7 mia par an, La Liberté du 28 septembre).

Ces députés ont été priés de regarder au-delà de la Coupole fédérale, selon la formule du chef de la diplomatie. Si notre pasteur fédéral avait traité le sujet avec un peu plus de rigueur et de réalisme, il aurait peut-être admis de revoir à la baisse notre contribution à la corruption des Etats.

Dans la NZZ (1.9.), l’écrivaine sénégalaise Ken Bugul déclare qu’il faut stopper l’aide au développement qui constitue avant tout un oreiller de paresse. La société africaine est déstabilisée, les jeunes n’ont pas de perspectives. Lorsque j’étais enfant, raconte-t-elle, on avait à manger, on allait à l’école. Maintenant les enfants traînent dans la rue et n’ont pas à manger. Ils ne vont plus à l’école, car il n’y a plus d’école!

L’Afrique, dit-elle encore, se vend d’elle-même. Tout est en mains étrangères et la corruption est endémique. Les nouveaux colons chinois, turcs, russes et indiens, comme des charognards, pillent le continent de ses matières premières. Cas échéant la coopération doit être rigoureusement encadrée et accompagnée.

L’écrivaine met en garde les pays occidentaux que s’ils ne prennent pas conscience de ce qui se passe en Afrique, toute aide au développement est inutile. Ajoutons que l’explosion démographique va se poursuivre, car rien ne l’arrêtera. Elle risque de déstabiliser la planète entière! Le constat de l’écrivaine sénégalaise donne à réfléchir, mais n’est-ce pas déjà trop tard?

Gabriel Kolly,

Fribourg