Les sept magistrats, dont le Suisse Bernard Bertossa, qui avaient lancé en 1996 l'«Appel de Genève» afin d'instaurer un véritable espace judiciaire européen, où le secret bancaire ne constituerait plus un obstacle pour eux, restent sur leur faim: dix ans plus tard, des progrès ont été réalisés, mais ils demeurent insuffisants. «L'esprit de l'Appel de Genève semble aujourd'hui s'essouffler», déplore Edmondo Bruti Liberati, le procureur adjoint de la République de Milan, dans un document qui a été distribué hier à Bruxelles.Le magistrat italien figurait, en 1996, parmi les sept signataires de ce manifeste, rédigé à l'initiative du Suisse Bernard Bertossa, qui était à l'époque le procureur général de la République et canton de Genève - en 2003, il a été élu juge au Tribunal pénal fédéral.Le texte dénonçait notamment «l'Europe de l'ombre» - celle des paradis fiscaux, des comptes à numéro et des lessiveuses à billets - il réclamait l'abolition «des protectionnismes dépassés en matière ju